Je vous parle d’un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, celui de l’âge d’or où les artistes pouvaient faire de la pop sans que cela ne sonne comme une injure, un cliché aussi bien pour eux que pour le public.
C’est à cette époque bénie des Dieux de la musique que Prefab Sprout est apparu et a connu son heure de gloire avec des classiques comme 'Cars and Girls' ou 'When Love Breaks Down' voire l’entraînant 'The King of Rock'N'Roll'.
Disparu de la circulation depuis 2001 et la sortie "The Gunman And Other Stories", Prefab Sprout revient en 2013 sous l’impulsion de sa tête pensante Paddy McAloon atteint depuis quelques années d'une maladie rare affectant sa vue et son ouïe.
C’est dans ces conditions, seul aux manettes et nullement épargné par les aléas de la vie, que Paddy McAloon nous propose un recueil de dix titres qui s’ajoutent à une discographie riche lui ayant permis d’être considéré par la critique musicale anglaise comme l'un des meilleurs compositeurs de musique pop de ces trente dernières années.
Cet album inespéré -"Crimson/Red"- débute avec 'The Best Jewel Thief in the World', petit bijou de pop mélodique aux accents urbains ouvrant grand les portes d’un voyage dans le temps de dix titres. On se prend à fermer les yeux et se laisser doucement embarquer par des mélodies tantôt envoûtantes, parfois entraînantes, toujours entêtantes et une voix reconnaissable entre milles comme sur le sublime 'Adolescence'… Comme à l’époque, la recette de Paddy McAloon fait mouche, de la pop guillerette 'Billy' rythmée par un harmonica sautillant au bouleversant et mélancolique 'The Dreamer', véritable point d’orgue de ce fabuleux retour aux sources.
Alors que nous n’attendions plus rien de lui, papy McAloon est de retour avec un "Crimson/Red" témoignage d’une époque bénie, empreint d’une nostalgie magique à laquelle les plus de trente ans adhéreront sans aucun doute comme l’ont déjà fait ceux de certains pays où l’album est déjà sorti.