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"25ème album de Mike Oldfield, Man on the Rocks se distingue de ses prédécesseurs en étant le premier album du maestro composé uniquement de chansons pop/rock, sans aucun instrumental."
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3/5
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En ce 6 juillet 2005, après un intense lobbying de dernière minute, Tony Blair et la ville de Londres décrochent l'organisation des Jeux Olympiques d'été pour 2012 au nez à la barbe des français et d'un Jacques Chirac médusés. A ce moment-là, qui imaginait que cette décision aurait comme conséquence la publication 9 ans plus tard du 25è album de Mike Oldfield ? Effet papillon ou non, la présence de celui-ci le 27 juillet 2012 dans le Stade Olympique pour assurer la bande son d'un des plus fameux passages de la grandiose cérémonie d'ouverture orchestrée par Danny Boyle lui a redonné d'un seul coup l'envie de se remettre à la tâche autrement qu'en repassant sur ses vieux enregistrements.
Annoncé comme un album de "hard-rock" (dans le langage oldfieldien, cela signifie un retour à de la musique jouée par de "vrais" instruments), Man on the Rocks se distingue de ses prédécesseurs en étant le premier album du maestro composé uniquement de chansons pop/rock, sans aucun instrumental. Autre particularité, c'est également la première fois que tous les titres sont interprétés par une seule et unique personne. Abandonnant les voix en or des Maggie Reilly, Anita Hegerland et autres Cara Dillon (qui a donc ajouté perfidement Bonnie Tyler ?), Mike Oldfield a confié les clés du camion à un chanteur masculin, Luke Spiller, habitué à fréquenter les rivages du glam-rock, au risque de désorienter quelque peu ses aficionados les plus fidèles. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune homme relève le défi avec brio, sa voix disposant d'une tessiture importante et d'expressions variées, s'adaptant à merveille à chaque composition. Pour le reste, Mike Oldfield a fait appel à quelques vieux requins de studio pour assurer l'accompagnement instrumental "à ses côtés", l'usage des guillemets étant ici de rigueur puisqu'aucun d'entre eux n'a côtoyé le maestro aux Bahamas durant les sessions d'enregistrement.
Avant tout chose, il convient d'aborder les onze chansons de cet album dans un état d'esprit particulier. Peu de temps après sa publication, beaucoup d'avis sont remontés en indiquant que cet album "n'était pas du Mike Oldfield", en raison notamment de l'absence de plages instrumentales de longue durée. Affirmation que je trouve pour ma part erronée, notre homme ayant pris depuis bien longtemps l'habitude de produire des chansons pop/rock à fort potentiel commercial. Et effectivement, point ici d'Ommadawn 2 ou de Tubular Bells 45, ni de complexité particulière dans la construction des chansons. Le schéma couplet/refrain est de rigueur, agrémenté par quelque soli de guitare reconnaissables entre mille, allant de quelques notes simples à près de deux minutes (Castaway).
Schématiquement, on pourrait découper cet album en deux parties distinctes : la première comprend les six premières plages et frise le sans faute. On retrouve des titres évoquant les succès passés de l'artiste, avec en tête de gondole le single (à la video minable soi-dit en passant) Sailing, ou encore l'entraînant Dreaming in the Wind, mais aussi Moonshine et ses doux accents celtiques, faisant penser à un titre de Chris de Burgh, et surtout l'émouvant Castaway, évocation de l'enfance douloureuse de Mike Oldfield. Après cette première moitié d'album, le constat s'avère plutôt réjouissant.
La suite est malheureusement un petit cran en-dessous, manquant d'entrain et proposant des titres parfois lourdingues (Chariots). Le côté mélodique bien présent jusqu'alors décline un peu, pour aboutir notamment à l'interminable Following the Angels, inspiré justement par la cérémonie d'ouverture des JO, dont le refrain déjà peu amène se retrouve répété ad libitum dans des tonalités différentes. I Give Myself Away termine toutefois l'album sur une bonne note avec un peu plus d'emphase, mais sans non plus proposer l'explosion symphonique pourtant suggérée à plusieurs reprises.
Au final, cet album suscitera de nombreux débats, entre partisans et farouches opposants. Intrinsèquement, et en mettant de côté toute comparaison inappropriée avec les œuvres majeures de Mike Oldfield, Man on the Rocks est un album facile d'accès et plaisant, se situant dans la moyenne, supérieur à bien des égards aux quelques ratés parsemant sa discographie, mais bien évidemment loin des références qui ont fait sa renommée. Ce n'est sans doute pas une raison pour bouder le plaisir de retrouver un artiste devenu rare, d'autant que ce retour à la surface semble être le prélude à de nouvelles aventures qui donnent l'eau à la bouche (à l'heure où je termine cette chronique, Mike Oldfield parle de réaliser un prologue à Tubular Bells !).
Plus d'information sur
http://www.mikeoldfieldofficial.com/
LISTE DES PISTES:
01. Sailing 02. Moonshine 03. Man On The Rocks 04. Castaway 05. Minutes 06. Dreaming In The Wind 07. Nuclear 08. Chariots 09. Following The Angels 10. Irene 11. I Give Myself Away
FORMATION:
John Robinson: Batterie Leland Sklar: Basse Luke Spiller: Chant Matt Rollings: Piano Et B3 Mike Oldfield: Guitares / Basse / Claviers Davy Spillane: Invité / Flûtes Irlandaises Paul Dooley: Invité / Violon
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(1) AVIS DES LECTEURS
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Voilà un album qui fait plaisir à découvrir après une assez longue jachère de la production oldfieldienne, même si une évidente déception me saute aux oreilles, aussitôt la première écoute effectuée : l’exclusivité vocale accordée à Luke Spiller. Le bonhomme a effectivement une tessiture parfaitement bien exploitée par le maestro, mais sur la totalité de la durée, un peu plus de diversité aurait sensiblement amélioré le relief de l’album. Avec une alternative féminine, notamment, on aurait pu rapprocher (un peu) Man on the Rocks du phénoménal Discovery de 1984, même si le potentiel inventif de ce dernier semble difficilement rééditable, 30 ans plus tard.
Finalement, avec l’édition Deluxe, on retrouve plus rapidement l’esprit Mike Oldfield au moyen du CD instrumental. Cependant le CD vocal ne dévoile pas toute sa force dès la première écoute, malgré son apparente accessibilité. Et comme l’indique la chronique, la première moitié de la galette n’accuse guère de faiblesses. "Sailing" est simple mais percutant, et surtout, savoureux par les accents vocaux disséminés par Spiller, qui infléchissent l’expressivité de l'orientation stylistique.
Je situe le ventre mou de l’album entre "Dreaming in the wind" et "Chariots", malgré la présence du viscéral et torturé "Nuclear", un peu désamorcé par ses voisins immédiats. "Dreaming in the wind" pour sa part nous ramène vers les errances chill-out de la première partie de Light+Shade, il fait un peu figure d’intrus dans ce paysage essentiellement rock.
Personnellement j’applaudis la beauté mélancolique de "Following the Angels", et dans la même lignée, je regrette que la clôture "I give myself away" ne soit pas davantage développée. Ce morceau méritait beaucoup mieux qu’une conclusion de 20 secondes on ne peut plus convenue et expéditive.
Un retour du maestro qui ne devrait pas fracasser les charts, mais qui permet tout de même d’offrir une agréable et rafraîchissante bouffée musicale à ses adeptes. Les exclusifs de Tubular Bells ou d’Amarok, évidemment, n'y trouveront pas leur compte.
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(3) COMMENTAIRE(S)
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LECTEURS:
3.3/5 (3 avis)
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STAFF:
2.4/5 (7 avis)
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