Nous le savions ces gars là se connaissent, s'apprécient et apprécient la musique qui en met plein la vue tout en privilégiant une certaine mélodicité. Une fois réunis dans le même studio (ces gars là ne travaillent pas par mail) les maestro ont trouvé un terrain d'entente autour d'un Rock Hard très typé US pouvant rappeler ce que fit un temps Audioslave (la voix de Richie avec ses accents à la Coverdale y est pour quelque chose), mais aussi Black Country Communion pour sa couleur parfois 70's fine et brute à la fois et bien entendu le fameux Mr. Big par cette association de technicité véloce et de refrains très catchy et fédérateurs.

Tout débute avec force et conviction sur un 'Elevate' évoquant les délires groovy d'un Glenn Hughes en grande forme. Individuellement, ça claque ! Si Portnoy se fait bien plus concis que d'habitude, Billy Sheehan tient dans cet album une place de choix avec une basse aussi présente si ce n'est plus que la guitare. Les déluges de notes synchronisées et en harmonie entre Sheehan et Kotzen font merveille (et ce du premier au dernier titre, en dehors des balades) et nous rappellent avec un plaisir non feint la grande époque de Mr. Big. Et puisque l'on parle de plaisir, on le sent partagé tant l'ambiance positive entre ces trois lurons éclate dès l'ouverture des rideaux.

Dans cet album où le Groove est roi ('Desire', 'Not Hopeless', 'The Other Side') et les soli complètement fous comme sur le Ricain 'One More Time', un 'We Are One' tout en breaks entrecoupés de petits délires personnels dont ces gars ont le secret mais aussi  'Six Feet Deeper' prouvant que Kotzen définitivement n'a rien à envier à Paul Gilbert, chaque titre semble épuré de tout remplissage superflu et dégage une énergie brute. Le duo 'The Other Side' (au superbe solo spatial)/ 'You Saved Me' rappelle à quel point Mr.Big est un grand groupe et, sacré surprise (qui ne sera peut être pas du gout de chacun), cet album puissant s'achève sur un duo de balades avec sur la toute fin un piano bienvenu dans cette ambiance power trio.

Pour autant, aussi grisant que cela soit de glisser cet album dans la platine, il faut avouer que ça sent aussi parfois le chien…mouillé. Est-ce le timbre de voix limité de Kotzen, le style musical trop easy listening et fermé, la trop grande présence de balades (4 au bas mot et pas toutes des plus inspirées, la meilleure étant sans doute un 'Dying' qui lève vraiment le pied) mais l'album à tendance à tourner un peu en rond. Et pris dans son ensemble, on en vient parfois à décrocher ou à perdre l'attention. Par exemple le début de 'We Are One' donne juste l'impression que le morceau précédent 'Desire' n'était pas terminé. Et quand cette impression se fait ressentir plus d'une fois sur un même album, ce n'est pas bon signe.