Mine de rien, cela fait maintenant plus de 10 années que les très prometteurs Satyricon n’ont pas sorti d’album majeur se contentant de vivre sur leur aura et en proposant un album tout juste correct tous les 4/5 ans. Et ce n’est pas ce nouvel album éponyme qui va contribuer à faire changer les choses.
S’il est illusoire de voir le groupe revenir au style brutal et primaire qui avait fait sa renommée à ses débuts, on pouvait tout de même espérer un peu plus de prise de risque. Le pompon est atteint avec "Phoenix" qui voit le groupe flirter avec le style de leurs « voisins » de Him. Ne vous méprenez pas, le morceau est plutôt une réussite... Sombre, mélancolique, il produit son petit effet, mais il n’a pas grand-chose à faire au sein de ce disque car il ne se marie pas du tout avec l’ambiance développée dans le reste de l'opus.
Là ou Dimmu Borgir et Cradle Of Filth avaient su faire évoluer le genre de manière intelligente et audacieuse, Satyricon prend le parti pris inverse en privilégiant un recentrage mainstream frileux et sans grande envergure."Nekrohaven", pourtant un des moment forts de l’album, lorgne même un peu vers Rammstein première période. Rien de dramatique en soit, mais quitte à vouloir se démarquer du mouvement musical dont il a été un représentant majeur, autant le faire avec originalité et panache.
Si Satyr et Frost sont certainement des musiciens très talentueux - le professionnalisme dont ils font preuve en termes d’interprétation et d’arrangements le laisse en tout cas penser - ils ne possèdent plus ce petit supplément d’âme ni cette fraîcheur qui leur permettait de nous défriser les poils des bras à leur début de carrière. Le groupe ne fait plus peur, ne suscite plus grande émotion et se contente de proposer un Black stéréotypé et de fait relativement impersonnel.