Avec son deuxième album (après "Cycle I" paru en 2008), la formation d’origine rouennaise poursuit sa quête d’un jazz-rock solaire qui doit autant à Magma qu’à Yes. En effet, si le chant inventé rappelle quelque peu le Kobaïen inventé par le groupe de Christian Vander, la musique de Setna aspire également à emmener l’auditeur vers la lumière avec une énergie positive que l’on trouvait notamment chez Yes à une certaine époque. On pourrait aussi parler de Soft Machine et Return To Forever (ha ! Ce Fender Rhodes) mais ce serait réduire le groupe au final à un catalogue d’influences ce qu’il n’est pas, heureusement pour lui.

En trois morceaux, découpés eux-mêmes en plusieurs mouvements, Setna vous invite à un voyage composé de voix (celle remarquable de Yannick Duchene du groupe Neom), de sons divers (piano, Rhodes, minimoog, guitares, batterie et instruments à vent) et d’ambiances nuancées. ‘Cycle II’ vous emmène en territoire jazz, la batterie et le clavier électrique ouvrent la première partie avant qu’une basse « groovy » typiquement zeuhlienne rejoigne le mouvement, le tempo s’accélère jusqu’à une deuxième partie plutôt courte rappelant Soft Machine avant de s’achever sur une troisième partie plus calme dominée par le clavier.

‘Triptyque’ va développer son thème sur 8 parties, c’est probablement le morceau le plus réussi dans lequel le jazz se mêle à la world-music et l’ambient le tout accompagné par le chant enjôleur de Yannick Duchene. Quant à ‘Guérisons’, s’il débute par un thème sombre et inquiétant porté principalement par un jeu de batterie inventif et dynamique, dès la deuxième partie l’ambiance chaleureuse de Setna se réinstalle jusqu’à un très beau final dans le plus pur esprit de l’école de Canterbury.