Quelques mois après la version studio, voici la version live du musical “Alchemy” de Clive Nolan, enregistrée dans le temple des productions Metal Mind : le Wyspianski Theatre de Katowice. Le label a comme d’habitude mis les petits plats dans les grands pour nous livrer un objet très bien fini : son 2.0 ou 5.1, sept caméras plus un travelling, des éclairages aux petits oignons, un montage très bien exécuté qui met en valeur les acteurs et les musiciens : de la belle ouvrage donnant une image et un son de grande qualité !
Alchemy est présenté ici dans sa version “concert”, c’est à dire que les musiciens n’évoluent pas sur scène mais chantent devant leur micro. La version est quasiment identique à celle du studio, seuls deux chanteurs ont changé et l’instrumentation est une copie extrêmement conforme à l’original. Le soin apporté aux costumes - ah, les toilettes d’Amelia ! - et les arrière-plans projetés en décors de fond permettent au spectateur de bien s’immerger dans l’histoire. Le groupe musical est ici réduit à un quatuor (on notera la projection en fin de Highgate de Clive au violon), les musiciens réalisant sans faute la partition très dense qui leur est dévolue.
Côté chanteurs, c’est globalement une performance de haut niveau, même s’il est possible de rester dubitatif devant la prestation de Chris Lewis, qui s’affuble d’un vibratremolo un tantinet surjoué. C’est plutôt du côté “acteurs” qu’il est possible de trouver des failles - il est vrai que la position statique des chanteurs ne les aide pas dans l’interprétation scénique. Pour prendre quelques exemples, Christopher Langman garde une non-expressivité assez minérale, Paul Manzi cabotine peut-être un peu trop, tandis que le jeu de David Clifford est assez plat - par contre, qu’est-ce qu’il chante bien ! Au petit jeu des nominés pour leur interprétation globale, c’est bien Agnieszka Swita, totalement habitée par son rôle tragique, et Andy Sears qui joue avec brio le rôle du Méchant comme on aime les détester, magnifique de machiavélisme, qui se mettent en évidence.
Comme il se doit, le DVD nous donne aussi quelques bonus, les habituels fonds d’écran et making-of du spectacle, sans grand intérêt, et des interviews - Clive, puis Agnieszka et David, enfin Mark Westwood et Scott Higham -, le dernier étant le plus intéressant puisque montrant l’évolution de la genèse du projet.
Comme Alchemy a été conçu comme un spectacle, ce DVD de la version concert est indéniablement un plus par rapport à la version studio, d’autant que la réalisation est exemplaire et restitue parfaitement l’émotion que les artistes ont éprouvé à montrer ce musical. Toutefois les amateurs de grand spectacle pourront se sentir légèrement frustrés, cette version concert restant un intermédiaire entre le sudio et les représentations version comédie musicale telles qu’elles ont été présentées à Cheltenham, et qui n’ont malheureusement pas été filmées. Un intermédiaire de très belle qualité qui vaut quand même largement le détour ...