Après une introduction narrative, on se retrouve en terrain connu avec ce style si caractéristique de Vanden Plas. Le chant d'Andy Kuntz, aigu et légèrement nasale, semble avoir gagné en technique ainsi qu'en émotion. L'envie et l'implication se font sentir à chaque instant ce qui est plutôt logique puisqu'il est le principal auteur du concept et tient à bout de bras les différents scénarios mis en œuvre par le groupe depuis le début de sa carrière. 'Vision 2wo The Black Knight' permet de retrouver les rythmiques incisives et la musicalité du groupe. S'appuyant sur une rythmique très rigoureuse, les thèmes développés par Stefan Lill à la guitare sont la plupart du temps très inspirés tout comme ses soli. Ce premier titre alterne des parties d'inspiration metal prog et des moments plus calmes dans lesquels le clavier de Günter Werno fait des merveilles.

Le reste de l'album est à l'avenant en terme de qualité. S'engonçant dans une ambiance qui se veut volontiers sombre sur un mode mineur et globalement plus calme que dans les albums précédents, il permet à Günter Werno d'étaler sa classe et sa musicalité sur chacun des morceaux au gré de ses arpèges lumineux, de ses nappes envoûtantes et des ses solos et mélodies captivantes. A noter, la présence de la voix féminine de Julia Steingass sur plusieurs titres et de chœurs variés allant du religieux à la délicatesse. Le chant d'Andy Kuntz est assez souvent très posée, maîtrisée et tout en retenue. Par contraste, lorsqu'il laisse éclater sa puissance, l'auditeur ne peut qu'être saisi et ressentir une certaine vibration voire une complète extase. Si 'Visions 6ix New Vampire' constitue une remarquable synthèse grâce à un sens mélodique de premier ordre, chaque titre au final révèle ses surprises, source de sublimation et de beauté : le solo de 'Vision 7ven The King And The Children' est superbe, l'orchestration et la rythmique de 'Vision 9ine Soul Alliance' est particulièrement avantageuse, ... 

Il est bien difficile donc de trouver des défauts dans cette cuvée 2014. D'aucuns pourront considérer une production un tantinet trop froide ou encore se plaindre de la longueur de certains morceaux qui auraient pu gagner en efficacité en étant plus concis. Pourtant on sent bien la volonté de développer les thèmes et le plaisir pris à exécuter cette pièce. La seule chose à craindre finalement est que le second volet ne soit pas du même niveau tant la barre a été placée haute.