Ring Of Fire, groupe à l'initiative de Mark Boals, est la quintescence du metal mélodique à tendance néoclassique. Il nous livre ici son quatrième album après 10 ans d'absence. Pour compenser l'attente, le chanteur américain s'est entouré de pointures susceptibles de faire de cet album un incontournable du genre. Jugez plutôt: Vitalij Kuprij (Artension, Vitalij Kuprij, Trans Siberian Orchestra) aux claviers, Tony MacAlpine (Planet X, Vitalij Kuprij, Vinnie Moore) à la guitare et Timo Tolkki (ex-Stratovarius) à la basse. Jami Huovinen (Sentiment) complète le quintet à la batterie.
L'entame de l'album n'est pas des plus aisés à cause d'une production moyenne et d'un son de guitare très typé années 80. Il faudra donc faire un petit effort pour apprécier à leur juste valeur les titres qui vont s'enchaîner. Car finalement ce sont dix morceaux de qualité que nous offrent ici Mark Boals et sa bande. Le titre liminaire intitulé 'Mother Russia' commence brillamment avec une mise en ambiance assez réussie digne des bandes originales de films épiques pour aboutir sur la guitare de MacAlpine. Chanson simple et directe, carrée et très plaisante sur le plan mélodique, son pont central instrumental permet à MacAlpine de faire montre de son talent malgré ce son un peu agaçant.
Avec 'They're calling Your Name', on se rapproche un peu du rock néoclassique cher à Yngwie Malmsteen dans ses bonnes années avec ce supplément d'âme qui sied aux musiciens inspirés que sont le vocaliste, le guitariste et Vitalij Kuprij aux claviers que l'on sait virtuose. Les morceaux seront plus ou moins directs, dotés de plus ou moins d'arrangements classieux mais toujours efficaces. 'Empire' est très réussi dans ses envolées et ses parties instrumentales, 'Land Of Frozen Tears' est le genre de chansons mid-tempo qui peut marquer les auditeurs grâce à sa musicalité et 'Firewind' fait partie également des morceaux phares de l'album tant il semble couler naturellement. Le titre éponyme est encore un brûlot mélodique dans lequel le chant est très pertinent. La balade 'Our World' est assez bonne mais n'est sans doute pas le meilleur titre de l'album. Elle met en lumière l'autre petit défaut de l'album à savoir le manque de nuance du chant de Mark Boals qui ne se calme que sur ce titre. Il est indiscutablement un technicien et un mélodiste hors pair mais il ne varie pas assez son chant qui manque un peu de subtilité.
A peu de choses près et mise à part cette production qui gâche un peu le plaisir, ce "Battle Of Leningrad" est un enchainement de pépites qui servent une histoire saisissante et même l'Histoire puisqu'il raconte le siège de Leningrad, ville que les allemands ne pourront pas capturer malgré 872 jours de siège. Alors ne résistez pas à vous plonger dans la bataille pour vous gorger de belles mélodies puissantes avec cet album de Ring Of Fire qui, je l'espère, n'attendra pas 10 autres années pour faire un cinquième le album, de préférence mieux produit.