"Stati alterati di coscienza" est le troisième album d'Artemisia, formation italienne qui semble jusqu'à ce jour totalement ignorée hors des frontières de son pays d'origine. N'ayant pas écouté les albums précédents il m'a semblé de bon ton de quérir quelques informations et avis sur la discographie du groupe, mais cette recherche n'a abouti qu'à quelques chroniques dans des webzines italiens. Il est donc temps de se pencher sur Artemisia et Music Waves se devait d'être le premier à le faire ...
La musique du combo italien est très dynamique et va parfois flirter avec le hard prog ou même le metal prog. Mais flirter n'est pas épouser et il manque un peu de longueur aux compositions pour permettre les développements fleuves habituellement associés au rock progressif. Ici les dix titres affichent des durées qui vont de moins de 3 minutes à à peine plus de 6, ne laissant pas beaucoup de places aux soli démonstratifs.
Individuellement, chaque protagoniste du groupe tire son épingle du jeu avec toutefois quelques limitations. La voix d'Anna Ballarin, si l'on aime le chant italien, est plutôt agréable et possède quelques ressources intéressantes lorsque la belle ne la pousse pas trop dans les décibels, la puissance nuisant sensiblement à sa justesse. Vito Flebus est surement un bon technicien de la six cordes mais ses riffs restent très classiques et ses soli se font rares et trop courts pour juger de leur inspiration. C'est du coté de la partie rythmique que l'on trouve un vrai plus avec un Gabriele Gustin très inspiré à la batterie et, surtout, Ivano Bello qui survole l'ensemble avec des lignes de basse haut de gamme.
A l'heure du bilan, j'ai longuement hésité entre le "peut mieux faire" et le "à écouter" ... Mon âme généreuse a opté pour la deuxième appréciation, en espérant que la maturité apportera l'inspiration à Artemisia afin que le combo italien nous ponde une oeuvre un peu plus conséquente que l'on pourrait réellement qualifier de progressive.