Mais de quel cerveau dégénéré est sorti l’idée perverse de
rassembler une meute de braillards pour leur faire piétiner les standards de
Michael Jackson ? Quel budget famélique a été alloué à ces musiciens pour
qu’ils bâclent leur tâche à ce point ? L’âme de Michael était-elle si noire pour mériter cela
?
Dieu existe-t-il, et si oui, pourquoi ça ? Parce que s’il est parfois de bon ton de critiquer Michael du fait de son énorme succès populaire, on ne peut que s’incliner devant ses
talents de compositeur, d’interprète et d’arrangeur. Mais ce rassemblement très hétéroclite de titres anciens ('Smooth
Criminal' par Alien Ant Farm date de 2000) et de reprises faites sur commande, à
l’instigation de Bob Kulick (Kiss), est tout sauf un hommage au roi de la Pop. La plupart des versions présentées ici sont totalement
insipides et dispensables. Que ce soit 'Bad' exécuté de sang-froid par Paul
Di’Anno & Craig Goldy (Dio), ou bien 'Rock With You' interprété sans aucune
conviction par Doug Pinnick (King’s X), nous sommes au degré zéro de la
créativité artistique.
Que dire du comportement de Chick Billy (Testament) face au
fantastique 'Thriller' ? Michael lui devait de l’argent avant de
partir ? Mêmes les titres pourtant intrinsèquement très Heavy comme
'Dirty Diana' et qui auraient donc dû être du pain béni pour des artistes de la
trempe de nos coupables du jour se voient dénaturés de manière totalement
irraisonnée. Songez que même 'Beat It', pourtant originellement illuminé
par un solo magistral d’Eddie Van Halen est ici transformé en un étron
péniblement expulsé à la lumière blafarde du jour. Qui incriminer ? Des parents absents, de la drogue pas chère,
des surdités précoces, un virus pathogène ?
Heureusement, un petit carré d'irréductibles mélomanes
résiste encore et toujours à la facilité. Et parmi ces bonnes surprises on peut citer la version de
'Man In The Mirror' avec entre autre Danny Worsnop (Asking Alexandria) et Billy Sheehan. La
voix proche de celle de Rod Stewart passe très bien malgré le fait qu’elle soit
parfois un peu trop noyée dans des chœurs envahissants. Et surtout un 'Never Can Say Goodbye', popularisé par The
Communards et originalement écrit pour les Jackson5, dans lequel Lonnie Jordan
(War) parvient à se montrer très convaincant en donnant une véritable âme Rock
à ce titre foncièrement Dance. Mais c’est bien insuffisant pour sauver l’ensemble du
naufrage et le backing band qui assure l'orchestre de bal présent sur la majorité des chansons est tout simplement pitoyable. Que l'on parle de Tony Franklin, Bruce Kulick ou Rudy Sarzo ne change rien à l'affaire : la batterie est famélique et les choeurs insupportables...
Nulles traces ici d’un 'Beat It' par les Fall Out Boys, d’un
'Billie Jean' par Chris Cornell ou par les Lost Fingers... Nulle trace d'envie ni d'inspiration... Bob, il faut promettre : plus jamais ça ! Un disque en avance sur son temps, sorti 5 mois trop tôt avant le 1er avril !