Agelica Rylin est la vocaliste du groupe The Murder Of My Sweet. Cette brune
suédoise, après deux albums de Hard Rock Mélodique avec ce combo, décide
aujourd'hui de nous proposer son premier album solo, vraisemblablement poussée
par Frontiers qui pense sans doute ici avoir découvert un potentiel, vocal et
physique il faut bien se l'avouer, pour faire se lever quelques sourcils
masculins pas trop réfractaires au Hard Rock gentillet.
La belle est une fan de Robin Beck - Madame Christian (House Of Lords) à la
ville – et d'Ann Wilson (Heart). Il n'est donc pas surprenant qu'elle s'en inspire.
Cependant, elle reste en deçà des atouts de ses idoles, soit une certaine classe
vocale et une notable originalité. N'allez surtout pas vous imaginer toutefois
que la demoiselle chante faux, elle assure honnêtement sa partition mais elle ne
vous fera vibrer que s'il vous prend de jeter un œil sur sa plastique.
On retrouve dans ce "Thrive", comme dans The Murder Of My Sweet, le boulimique
Daniel Flores qui se charge ici des claviers catchy et des percussions qui ne
feraient pas de mal à une mouche convalescente. Questions guitares, Per
Berquist est épaulé ponctuellement par quelques pointures comme Jesper Stromblad
(In Flames) et Magnus Karlsson (Primal Fear) dont on se demande ce qu'ils sont
venus faire dans ce projet très easy listening. Quant à l'écriture, là aussi on
reste quelque peu étonné. En effet, sachez qu'ont sorti leur plume ici ni plus
ni moins qu'Harry Hess (Harem Scarem), Alessandro Del Vecchio (Trinity) et Robert
Sall (W.E.T.), soit des garçons habitués à un peu plus de puissance dans leurs
propos que ce qui nous est offert ici.
Car en effet, il vaut mieux apprécier la face radio friendly du Hard Rock
pour être séduit par cet opus. Tout est ici construit pour caresser les ondes
dans le sens du poil et il faut bien dire que l'entreprise, sur ce point, fonctionne
à plein tubes. C'est bien simple, les douze titres composant cet album
pourraient tous squatter allègrement les charts des stations qui osent encore passer du Rock. Mais nous ne sommes plus dans les 80's, vers lesquelles
pourtant cet album nous renvoie, et Angelica n'aura jamais l'occasion de
refaire le coup de Pat Benatar.
Alors, si les vaillants guerriers que vous êtes ont eu le courage d'avouer
que le dernier Issa a trouvé grâce à leurs yeux, si vous n'écoutez pas Robin
Beck pour faire plaisir à votre idole son mari et si vos jambes flageolent quand
vous voyez Lita, Julie (Hydrogyn), Charlotte (Delain) et Cristina (Lacuna Coil), jetez-vous sur cet opus d'AOR plutôt bien pensé.