Walking Papers est un groupe formé de musiciens aguerris développant un amour du Rock simple et finement arrangé. Subtile, très orientée Seventies et aux influences intelligemment digérées, la musique de Walking Papers vous rappellera les Doors, Lou Reed, Nick Cave ou encore les Stones dans ses détours les moins osés. Sorti il y a plus d’un an aux Etats-Unis, voilà que le projet débarque dans nos bacs avec sur l’étiquette des noms comme Duff McKagan mais aussi celui du viscéral batteur Barret Martin (Screaming Trees, Mad Season), du guitariste Mike Mc Cready (Pearl Jam) en guest de luxe ou encore du chanteur Jeff Angell plutôt inconnu dans nos bataillons européens mais au spectre vocal chaud et large (on pense parfois à Jim Morrison, au jeune Mick Jagger, à Lou Reed ou encore Peter Garrett).

Avec un tel background, pas étonnant que de nombreux sites orientés Metal se soient appropriés le bébé mais c’est pourtant bien au Classic Rock teinté de Folk ('Leave Me In The Dark' tout en grosse caisse et Toms) et de touches Psychédéliques qu’emprunte cette première galette.

Et la formule fait merveille ! Des textes poétiques nous font voyager à travers le quotidien pas toujours rose de l’américain moyen d’aujourd’hui (on pense aux talents de conteur de Mark Knopfler) sur une musique directe et calibrée ('You're Secret's Safe With Me' et sa mélodie de guitare Folk/Rock délicieuse), le tout s'enchainant sans temps morts et sachant varier les ambiances, les couleurs au fil des plages. Comment en effet imaginer sur le même album un 'Whole World's Watching' immédiat et électrique à la Clutch, le grave et incongru 'Place Like This' avec sa trompette et son xylophone et l'authentique et délicat 'The Butcher' piano/voix jazzy révélant si besoin est encore à quel point Jeff Angell est un impressionnant conteur.  

Entre riffs Rock immédiatement mémorisables et tournant en boucle comme sur 'Capital T', 'Two Tickets And A Room' au solo de guitare délicieux ou 'Red Envelopes' sorte de soul boogie qui sent bon les 70's avec ses claviers proéminents, et plages minimalistes  telles 'Already Dead' à la rythmique hypnotique ou 'I'll Stick Around' qui permet à certains de classer un peu rapidement ce groupe dans un genre blues dont il ne fait qu'emprunter ici et là quelques phrasés, Walking Papers propose ici un album très intelligent et superbement assemblé.