UTOPIANISTI: Ii (ROCK PROGRESSIF,Jazz) : avis / chronique à lire sur Music Waves

Voilà de retour l'ami finlandais qui avait enthousiasmé Music Waves à la sortie de son premier album il y a déjà deux ans. Toujours entouré d'une multitude d'artistes divers piochés dans le monde du Jazz mais aussi du Rock et du Folk (19 ici au bas mot) pour un line-up variant au gré des titres, ce maitre à penser percussionniste, flutiste et saxophoniste nous enchante une fois de plus avec son Jazz mutant et totalement imprévisible.

Pour autant, rien n'est ici fou-fou ou incompréhensible (en dehors de quelques passages bruitistes et quelques vocalises théâtrales comme sur 'The Vultures Were Hungry' rappelant les ambiances du "Deconstruction" de Devin Townsend), pas même les cinq titres finals partagés avec le groupe de Jazz finnois Black Motor et le pianiste canadien Jon Ballantyne. Plutôt facile d'accès, la musique d'Utopianisti possède de quoi ravir le plus ouverts d'entre vous. Il faut simplement que les puristes du Jazz acceptent de temps en temps un solo de guitare (l'excellent mid tempo 'Bisphenol A' digne de meilleur Jazz/Rock Prog') ou une rythmique plus puissante ('The Forest Of The Bald Witch' à la Jethro Tull, flûte oblige) et que les Rockeurs ici présents ne soient pas allergiques aux instruments à bec qu'il soit de bois ou de cuivre (un peu partout ici) !

Majoritairement instrumental (quand ça chante c'est surtout en finnois comme sur 'Ango Succubus pt.2' orné d'accordéon), le groupe officie toujours dans un Jazz Rock énergique et Progressif avec quelques occasionnelles digressions latines (sur un 'Pohjola' où l'Hammond à la Purple côtoie une armée de cuivres), manouches (le réel tour de force 'Kynttilötäkin Vain Yksi' tout en lumière et venu tout droit des pays de l'Est), tango ou Metal ('Spanking Time' débutant tel un vieux Led Zep soutenu par un Big Band). On pense parfois à Naked City sur 'Mekonium Fist' débutant tel un vieux Jazz des années 50 pour ensuite laisser parler une guitare sauce Mahavishnu Orchestra, mais jamais on ne s'ennuie ni ne crie à la supercherie tout au long de ces titres pourtant parfois très surprenants.

Les morceaux partagés avec Jon Ballantyne et Black Motor apportent si c'est encore possible plus de cohérence et de richesse aux délires musicaux de Markus Pajakkala. Le piano électrique jazzy est roi sur les loungy 'The Sundays Of Love And Peace' et 'Too Many Eyeholes' ou le totalement déjanté (une fois n'est pas coutume) 'Mechanoid Makeout Music' sur lequel Markus maltraite son saxo avec délectation éléphantesque.

Inclassable et classe, cet album ravira ceux qui cherchent à fuir un formatage parfois lassant dans le monde du Rock comme du Jazz d'aujourd'hui.

Crédits :

Jaan Wessman - electric bass (1, 3, 5, 6, 8)
Ville Rauhala - upright bass (4, 7)
Mika Tyyskä aka Mr. Fastfinger - guitar (1)
Antero Mentu - guitar (3, 5, 6, 8 right channel, 13), sitar (13)
Anssi Salminen - guitar (7, 8 left channel, 13)
Juha Savela - guitar (4)
Kalle Elkomaa - organ (1, 3, 5), electric piano (3)
Tuomas Marttila - marimba (4), vibraphone (3, 6), congas (3)
Harri Kuusijärvi - accordion (4, 7)
Tero Hyväluoma - fiddle (7)
Waltteri Torikka - vocals (2, 4)
Suvi Väyrynen - vocals (2)
Pharaoh Pirttikangas - vocals (8)

The Utopianisti Big Band (1, 3, 6, 8):
Tommi Kolunen, Olli "Trumpenator" Helin & Jussi Toivonen - trumpet
Antti Hirvonen, Petri Juutilainen & Ulla Ahonen - trombone
Aulis Pöyhönen - bass trombone
Kasper Haikonen & Masa Orpana - alto sax
Petri Nieminen & Maiju Virtanen - tenor sax
Markus Pajakkala - baritone sax

Utopianisti meets Black Motor & Jon Ballantyne (tracks 9-12 + 13):

Sami Sippola - tenor saxophone
Ville Rauhala - upright bass
Simo Laihonen - drums
Jon Ballantyne - electric & grand piano
Markus Pajakkala - baritone saxophone, bass clarinet, percussion

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