Entre collaborations diverses et variées avec Johnny Hallyday, HollySiz ou une tournée plus que fournie, il s’est passé trois longues années séparant ce troisième album des deux précédents efforts certifiés disque de platine. C’est donc avec une certaine impatience que nous attendions des nouvelles en provenance de Spookland.
Ce troisième effort débute sur les notes de 'Time' à la rythmique primale voire sensuelle aux relents White Stripes se finissant en apothéose harmoniques vocales évoquant Franz Ferdinand. La suite, en l’occurrence le tube 'Fade Away' au refrain entêtant, confirme cette évolution rock électrique qui contraste certes avec le folk des débuts mais qui a comme dénominateur commun l’envoûtement total qui convaincra sans aucun doute un public enthousiasme.
Pour autant, l’aspect folk des débuts ne disparaît pas totalement en témoignent 'Another Second" aux accents "Harvest" de Neil Young ou encore 'The Answer' où le folk acoustique s’encanaille avec des touches électro hypnotiques. Serait-ce la reprise réalisée en 2012 de 'People Are Strange' des Doors, toujours est-il que l’ombre de Jim Morrison semble planer sur certains passages comme notamment le psychédélique et planant 'Like A Million Dreams' au final crescendo totalement envoûtant.
Si les fans ne seront pas dépaysés au contact de 'Happy Crowd' joué dans les précédentes tournées et accompagné de Marion Cotillard (alias Simone), Yodelice lui accorde une seconde vie rock pour son immortalisation studio. La suite, à commencer par 'Haystack' à l’intro Beatles n’aura de cesse de confirmer le virage rock psychédélique enregistré dans ce troisième album. C’est ainsi que "Square Eyes" se clôt sur le final 'Familiar Fire' parfaite synthèse de cette évolution d’un folk électrifié comme en atteste le riff martial de ce titre.
Maxim Nucci est un caméléon, son CV hétéroclite en est la plus belle preuve... Dès lors la surprise n’est pas l’évolution électro-rock constatée sur "Square Eyes" mais bien le prolongement du plaisir folk de "Tree of Life" sur "Cardioïd". Pour l’occasion, le folk mélancolique acoustique s’est mué en un rock électro plus contemporain et psychédélique aux relents seventies comme le suggère le visuel. Si dans ces conditions, il n’est pas certain que cette orientation plaise à tous les fans de la première heure, cette démarche devrait en revanche rallier à sa cause de nombreux autres.