De retour deux ans après un "Fragile Alignments' qui avait suscité l'intérêt de Music Waves, les Andorrans de Nami reviennent et commettent leur second méfait avec "The Eternal Light of the Unconscious Mind". Si le combo de la principauté pyrénéenne s'était brillamment illustré dans un registre Death Progressif technique et mélancolique prometteur, il opère aujourd'hui un virage à 90°, abandonnant le côté technique pour orienter leur musique vers deux autres aspects du métal, à savoir métal atmosphérique et post-métal avec l'apport d'un chant hurlé.
Dès les premières mesures de 'The Beholder', l'influence d'Opeth se fait de nouveau très présente avec ce chant Death et l'aspect très progressif du titre. Mais le Screamo apporte une profondeur et une noirceur qui collent bien au thème de l'exploration onirique qu'aborde l'album. La dualité du chant se retrouve sur plusieurs autres titres de l'album (alternance de screamo, death et chant clair), comme sur la très prenante 'Silent Mouth', puis s'estompe progressivement, pour laisser presque exclusivement le chant clair dominer la fin de l'opus, une inflexion voulue dans le développement du concept.
Très progressive sur les 4 premiers titres, la musique de Nami rappelle Opeth, bien sûr, Ghost Brigade, Katatonia pour le chant habité de Roger Andreu, mais également The Ocean ou Anathema pour les atours post-métal atmosphériques et mélancoliques que l'album prend au fur et à mesure. 'The Animal And The Golden Throne', complainte acoustique hurlée toute en retenue sur fond de saxo angoissant est le tournant de l'album, une courte pièce pleine d'émotion se terminant sur une litanie de piano mélancolique. Dès lors, la musique est plus planante et atmosphérique, plus poignante aussi comme en témoignent les langoureux 'Bless Of Faintless' et 'Hope Of Faintless', mais moins variée et, de fait, un peu plus lassante. Le closer 'The Dream Eater' relève quelque peu l'impression finale avec des nouvelles envolées progressives à grands coups de riffs assénés sur fond de duel de vocalises hurlées et death, de ruptures rythmiques savamment distillées et de mélodies finement ciselées.
Nami, à qui l'on reprochait sur l'exercice précédent de s'éparpiller, réussit cette fois à concentrer son énergie dans un album cohérent. Les andorrans privilégient l'aspect le plus atmosphérique de leur style pour nous délivrer un album concept aboutit. Si les amateurs de métal progressif atmosphérique apprécieront, c'est au détriment des plus ferrus de styles plus musclés ou techniques. Toutefois, force est de constater que Nami a choisi clairement un chemin qui le conduit dans les traces d'illustres ainés tels Opeth ou The Ocean dont ils assument les influences en imposant un style bigarré qu'ils arborent fièrement comme une identité propre. "The Eternal Light of the Unconscious Mind' est album qui confirme le potentiel entrevu sur 'Fragile Alignments' et qui appelle une suite que l'on espère toute aussi maîtrisée tant sur le style que sur le contenu.