House Of Lords nous avait habitué à une profusion de productions ces dernières années. Quatre albums en cinq ans entre 2007 et 2011, vous avouerez que la concurrence peut en prendre de la graine. Les plus très jeunes californiens ne semblaient pas s'être encore procuré leur carte vermeille. Las, panne d'inspiration House Of Lordesque ou occupations annexes chronophages – James Christian et son album solo mais également Maxx Explosion et son premier album réunissant ses musiciens sans lui – nous n'avions pas eu de nouvelles du combo depuis trois ans. Les fans des américains voient donc en cette année 2014 leur impatience être comblée avec ce "Precious Metal" très attendu que la pochette plutôt réussie – on retrouve l'épée de l'album "Sahara" (1990) - donne envie d'écouter.
Oyez, oyez amateurs de Hard Mélodique des 80's, cet opus ne vous laissera pas, comme son prédécesseur "Big Money", une impression mi-figue, mi-raisin. "Precious Metal" pourrait même vraisemblablement talonner "Cartesian Dreams" dans la course à la meilleure production du groupe. Mais le talonner seulement, car deux-trois titres manquant d'inspiration mélodique empêcheront le petit nouveau de décrocher la timbale.
Ah l'inspiration mélodique ! Le savoir-faire dans l'art de pondre des titres perceuse/visseuse qui vous pénètrent aisément le cerveau puis restent incrustés dans vos méninges ! Voilà le pouvoir bien rare dont disposent ces super-héros du Hard Mélodique. Alors, si vous craignez de devenir addict à quelques mélodies formidablement troussées et de saouler votre entourage en les fredonnant à l'envi, ne jetez surtout pas votre dévolu sur le puissant 'Battle' et son énorme refrain qui va faire des émules en live, le fort enlevé 'Swimming With The Sharks' et sa rythmique qui renvoie au 'We Belong To the Night' d'UFO, pas plus que sur la ballade éponyme qui peut être taxée de lacrymalement parfaite, le chaloupé 'Turn Back The Tide', ni sur le duo avec Robin Beck (Madame Christian à la ville), un 'Enemy Mine' catchy en diable. Ne croyez toutefois surtout pas que seul l'aspect mélodique des propos est ici à louer. En effet, les riffs pèsent leur poids de métal et les soli sont fréquemment lumineux.
Alors certes, il n'y a rien de révolutionnaire dans la musique de House Of Lords. John Bon Jovi dans sa jeunesse aurait pu interpréter des compositions de ce calibre et Def Leppard n'aurait pas renié certains chœurs qui peuplent ce "Precious Metal", renvoyant les couleurs de cette production aux lointaines 80's. Mais bon sang (!) cessons de courir impérativement après l'originalité et de baisser honteusement la tête quand on ressent encore aujourd'hui, à l'écoute d'un vinyl – pardon d'un CD - les émois de ces années passées et sachons profiter des plaisirs sonores que nous offrent encore aujourd'hui ces groupes de survivants.