La production de cet album souffre du poids des années avec une section rythmique largement sous traitée ne donnant que peu de relief à cette partie ô combien fondamentale. Robert Amirian et sa voix chaleureuse n’est pas encore présent et l’on comprend mieux la raison de son remplacement dès le disque suivant. Ici, le chant en polonais et la voix nasillarde de Tomek Rozycki n’est pas digne de la qualité intrinsèque du groupe.

Les influences du Marillion de Fish sont évidentes. Les sons de claviers, les interventions de la guitare, les breaks, les descentes de toms…Bref tout fait un peu pompé confirmant l’orientation néo que les polonais ont développé pour la suite de leur carrière. Le titre éponyme bénéficie d’une surexposition grâce à sa longueur de plus de dix minutes offrant à l’auditeur une sorte de mini ‘Grendel’ ouvrant ici et là de multiples tiroirs à thèmes.

"Basnie" est le témoignage de l’atermoiement du combo. C’est avec l’album suivant et l’arrivée de Robert qu’il se stabilisera offrant des compositions plus justes et consistantes. Bien sûr, le jeu reconnaissable de Mirek Gil et les nappes de claviers feront partie de la marque de fabrique que le groupe consolidera par la suite mais c’est encore trop peu pour se positionner durablement et sans discussion à côté des Pendragon, Marillion, Pallas et autres IQ. Le groupe n’a pu bénéficier d’internet à son époque et finalement ce fût peut être mieux car cela lui a permis de travailler pour offrir par la suite des albums plus finalisés.