Toujours plus loin, toujours plus fort ? Muni de cet adage, c'est en Inde (une première très certainement) que Music Waves vous emmène aujourd'hui, à la découverte du premier album de Coshish, quatuor originaire de Mumbaï (Bombay) et précédé d'une belle réputation dans le sous-continent asiatique, au point de se retrouver d'emblée signé chez une major ou d'avoir les honneurs du Rolling Stones local.
Etiqueté par la critique comme groupe de rock progressif, Coshish nous propose bien évidemment un concept dont les contours s'avèrent plutôt flous, d'autant que le chant en Hindi n'aide pas franchement à son décryptage. Rassurons cependant le lecteur, au-delà du mystère qui entoure les paroles, les intonations de cette langue s'avèrent bien moins redoutables que le polonais ou l'allemand, et celle-ci s'intègre parfaitement à une musique d'obédience purement anglo-saxonne, incorporant à peine quelques fioritures rappelant l'origine des intervenants (Behti Boondein).
Portées par la ligne claire et mélodique de la guitare lead et sa réverb', les neuf premières compositions de Firdous développent un aspect mélodique chatoyant., passant petit à petit d'ambiances semi-acoustiques façon Violet District à un univers bien plus sombre, saturé en guitares et qui évoquera Tool, pouvant même se fendre de saillies métalliques. Certains de ces titres pourraient d'ailleurs sans problème franchir la porte d'une diffusion en radio.
Attiré par l'étiquette progressive accolée à la formation, l'amateur de lignes complexes et d'accompagnements torturés passera rapidement son chemin. Il n'empêche que le groupe prend systématiquement le temps de développer des thèmes loin d'être simplistes en les complétant divinement bien par des parties instrumentales du meilleur goût, agrémentées de quelques soli de guitare sympathiques, se rapprochant en cela des structures néo-progressives sans toutefois faire usage du moindre clavier. De son côté, la section rythmique est régulièrement mise en valeur, avec une batterie qui évolue avec bonheur au premier plan en faisant résonner des toms aux sonorités proche de timbales symphoniques. Effet d'ambiance garanti, d'autant que la basse, sans développer de lignes particulièrement complexe, se révèle tout de même un excellent complément. Entièrement instrumental, Mukti conclut cette première production de la plus belle des manières et ralliera tous les suffrages, mêlant avec bonheur structures progressives et sonorités métalliques, servies par une technicité à la hauteur.
Loin de proposer un exotisme lié à sa localisation, Coshish nous démontre avec ce premier album qu'il maîtrise parfaitement les codes de la musique rock occidentale. Plus que l'aspect progressif finalement peu présent dans ses compositions, il semble à peu près évident que le potentiel commercial du quatuor va se développer pour proposer une musique qui pourrait bien venir concurrencer quelques pointures britanniques déjà bien établies sur le marché. C'est en tout cas tout le mal que l'on peut leur souhaiter.