Bouillon de Culture
Morphium est une formation espagnole composite, une sorte de mélange d'épices expérimental formée en 2005 qui propose aujourd'hui son second album "Crónicas de una Muerte Anunciada".
Ce voyage en terres musicales versatiles et protéiformes est composé de douze stations qui lorgnent tantôt vers un death metal mélodique (appuyé en cela par des riffs puissants et dissonants) tantôt vers des contrées gothiques-symphoniques grâce aux majestueuses interventions du piano.
Comme de rigueur, le bolide lancé à pleine vitesse est guidé par un couple de guitares épaisses, charnues et grasses qui égrènent des accords diaphanes ou éructent des riffs en acier trempé. Les compositions sont soutenues par une voix angélique, suave, charmeuse et limpide. Elle apporte une lumineuse mélodicité, un concentré de paradis sur terre en se superposant à une voix "grunt". Les claviers abondants construisent des interventions essentielles de par leur mélodies glaciales et par le choix de leur timbre ; quant au reste de l’équipe il délivre un groove impeccable et des rythmes carrés.
Les compositions sont furieuses et pleines de chaleur, s'étalant en des instants variés : Vuelvo à Caer (à l'introduction cinématographique), Crónica de una Muerte Anunciada au riff percutant (à la Insomnium), le bien nommé Fuego plein de rage et de fureur ou finalement Interludio et son piano cristallin, sorte de parenthèse enchantée dans ce maelstrom de lave en fusion.
L'album est entièrement en espagnol, néanmoins les intonations ibériques se marient à
merveille avec les six-cordes sales et épaisses. Il surnage ainsi de ce bouillon abyssal, une évidente majesté,
un nœud gordien ténu qui lie fermement les paroles et la musique. Crónicas de una Muerte Anunciada est ainsi un bel album de "death metal mélodico-symphonico-gothique" digne des pointures comme Dark Tranquility, Paradise Lost ou Epica.