Ne jamais se fier à la première impression, cela devrait être le credo de tout bon chroniqueur mais parfois, il arrive, pour des raisons diverses, que l’on catalogue un peu trop vite un album après l’avoir rapidement écouté. C’est ce qui m’est arrivé avec ce premier jet de Cosmic Remedy. Une première écoute distraite aurait pu laisser croire que l’on a affaire encore une fois à un nième groupe sous forte influence Genesis dans un genre archi saturé par cette référence imposante.
Pour la petite histoire, Cosmic Remedy est le projet du guitariste de Yesterdays (un obscur groupe progressif roumain) et doté d’un casting international composé de musiciens venant du monde de la pop et du jazz. L’album est composé de 4 suites et si la première est la plus progressive au sens premier du terme (longueur des morceaux, construction musicale), les autres suites s’avèrent relativement différentes.
Pour les amateurs de progressif « old school » l’album commence fort avec une ouverture instrumentale que ne renierait pas des groupes tels que Yes ou Transatlantic. ‘Blue Skies’ révèle sa nature « Genesienne » avec ses arpèges délicats de guitare et sa flute traversière de rigueur. ‘What You Are’ sonne plus pop introduisant ainsi la seconde suite qui lorgne carrément vers les Beatles et leur descendants. C’est simple, en écoutant ‘Susie And Me’ on croirait avoir affaire à un inédit d’XTC. Toute cette belle suite est composée de petites saynètes pop ouvragées de très bon goût à défaut d’être originales.
‘Lost Marbles Suite’ déploie ensuite un progressif plus classique mais cette fois-ci avec une chanteuse, une composition qui devrait plaire aux amateurs de Magenta et de Renaissance. Le chanteur originel revient sur la dernière partie qui ne dénote pas avec le reste de l’album, présentant toujours ce mélange de pop et de progressif 70’s qui semble être la caractéristique principale du groupe, un peu comme le pratiquait Supertramp à une certaine époque.
Au final, Cosmic Remedy réalise un premier album attachant à défaut d’être mémorable, qui mériterait une meilleure production et surtout un plus de folie pour se démarquer de ses congénères. Un groupe à suivre avec un potentiel intéressant tout de même.