Zakk Wylde est un (très) grand guitariste, de ceux qu'on appelle communément guitar-heroes, cela nul ne le conteste. Mais comme nombre de ses collègues de manche, le bonhomme n'est jamais aussi bon que lorsqu'il met son talent au service d'autres musiciens aussi charismatiques que lui, en l'occurrence, Ozzy Osbourne.
Privé de son mentor, Wylde n'a jamais vraiment brillé même si son Black Label Society n'a pas à rougir d'une carrière désormais bien remplie quoique vierge de véritables chefs d'oeuvre. A leur place, au contraire, une brochette de solides galettes d'un Metal plombé aux vagues relents sudistes. La faute au talent de chanteur du guitariste et à une écriture qui manque quant à elle de saveur et d'idées surtout, comme l'illustre plus que jamais ce "Catacombs Of The Black Vatican" certes irrigué par le jeu puissant de l'Américain toujours aussi impressionnant ('Damn The Flood') mais auquel il manque tout simplement une âme.
Tout cela est donc très bien fait, trop peut-être même et envoie le petit bois grâce à quelques titres trapus, bien velus, sentant sous les bras, à l'image de 'My Dying Time", premier single extrait de cette nouvelle cuvée. Citons également 'Fields Of Unforgiveness', amorce rampante des plus prometteuses ou encore 'Heart Of Darkness'. Ce registre à la fois burné et remuant sied à merveille à notre lascar, bien davantage que celui plus sirupeux qu'il s'entête à lutiner sur une bonne partie de l'écoute. Parfois inspirées, telle que 'Angel Of Mercy', que sauve un solo final grandiose du maître des lieux, souvent fades comme le sont 'Scars' et 'Shades Of Grey' où Zakk se perd du côté d'un Gary Moore auquel il n'arrive pas à la cheville, ces ballades polluent un programme qui bien qu'agréable demeure en définitive bien trop quelconque.
Que le séminal "Sonic Brew" ou "Mafia" semblent loin ! Ce jugement peut paraître sévère mais on attend mieux - et surtout plus - que cet album certes solide mais inodore de la part d'un guitariste aussi doué, que l'âge semble malheureusement assagir.