MATTRACH: Men In My Head (GUITAR HERO) : avis / chronique à lire sur Music Waves

MattRach est un peu comme le guitariste rêvé par tous les apprentis shredders. A l’époque bénie des guitar-heros, à partir des années 80, rares étaient les occasions, en dehors des disques et des vidéos pédagogiques introuvables pour la plupart, de voir ou d’entendre les maîtres dans leurs œuvres et leurs pratiques. L’avènement d’internet et la grande générosité de MattRach permettent à tous de suivre le virtuose dans ses nombreuses reprises et ses travaux réguliers. Les multiples expositions chronophages de la star du net ne l’empêchent pas d’avoir une double actualité avec la sortie de son cinquième album solo et sa participation en tant que bassiste dans le groupe Atmospheres.

"Men In My Head" est en quelque sorte l’antithèse de "Redemption", la précédente création instrumentale du français placée sous le signe de la spontanéité rock. Avec ce nouvel album MattRach est plus introspectif et davantage à l’écoute de ses sensations. Les sonorités, sur plus de la moitié de l’album, sont claires, acoustiques ou très légèrement saturées, avec une forte dose de réverbération qui impose une grande maîtrise de son doigté. Le résultat dévoile nécessairement la sensibilité et la délicatesse plutôt que la dextérité. 'This Is Not The Beginning', 'Northern Light' et 'There Is Love' installent des trames paisibles, idéales pour une guitare mélodique et évanescente.

Trois titres viennent bousculer cette quiétude avec la contrastée 'Something Is Real' et la déchirante 'Skyzophrenic' qui donnent déjà les signes du virage djent de MattRach. Malheureusement "Men In My Head" s’essouffle dans sa deuxième partie avec ce qui ressemble plus à des ébauches manquant de finitions structurées par un canevas électro. 'Close-Minded' est dans cette mouvance atmosphérique décrite précédemment mais sans atteindre la densité de 'This Is Not The Beginning' et 'Hope' voit son beau mariage piano-guitare pollué par un cliquetis perturbant.

Avec "Men In My Head" MattRach rend encore une fois hommage à la guitare avec une approche plus sensuelle et intimiste. Ce court album convainc largement et devrait plaire aux amateurs d’ambiances proches du Devin Townsend onirique et même de certaines atmosphères de Demians. MattRach y apporte un côté artificiel qui ne fait pas toujours corps avec l’authenticité des parties de guitare, d’où le léger relâchement en fin de disque qui nous empêche d’être totalement conquis.

MATTRACH

MEN IN MY HEAD

AUTOPRODUCTION

GUITAR HERO