Deux ans après "Skin", Panic Room est de retour avec un nouvel album intitulé "Incarnate". La formation est toujours emmenée par la belle et talentueuse Anne-Marie Helder qui est régulièrement consacrée ou nominée "plus belle voix féminine" par la CRS (Classic Rock Society). Elle est également multi-instrumentiste même si pour ce projet elle oeuvre essentiellement à la guitare.
Pour "Skin" le combo s’était offert les services d’un quatuor classique. Avec cette nouvelle production le retour au tout électrique est flagrant. Nous faisons ainsi face à un album finalement assez pop rock contenant des orientations celtiques. Le coté progressif n’est pas totalement mis à l’index mais la durée des titres en sensible diminution renforce cette impression.
Si les deux premiers titres de l’album (‘Velocity’ et ‘ Start The Sound’) permettent de mettre en avant successivement la puissance et la douceur de l’artiste il vous faudra attendre ‘Incarnate’ pour atteindre le premier titre plus progressif. Vous découvrirez alors de subtils arrangements assortis d’une petite touche celtique. Mais c’est surtout le chant qui retiendra toute votre attention. Tantôt clair, tantôt puissant, il est également parfois en arrière plan sous forme de choeurs occupant ainsi un grand espace.
'Searching', aux tonalités plutôt claires, vous attirera certainement l’oreille. Débutant sur un simple rythme de batterie et une guitare acoustique, le clavier vient très rapidement apporter une touche mélancolique qui sied parfaitement à cette ballade. La voix une fois de plus monte crescendo mais de manière très relative après un petit passage d'harmonica. Le travail de la guitare électrique est également remarquable. Doucement aérienne, elle propose un solo final qui n’en fait pas des tonnes mais assure un équilibre parfait.
'Dust' qui cloture l’album est certainement la piste la plus originale. Déroutante et minimaliste elle met en avant une petite ligne de piano et une guitare générant une ambiance assez intimiste et quasiment oppressante. Le tempo est très lent avec un phrasé musical très fortement appuyé et ancré dans les graves. Le chant semble provenir d’outre tombe, empli d’un léger écho. La musique et le chant montent en intensité au fil du titre comme si nous étions face à un nuage de poussière prenant de plus en plus de place et de volume avant de finalement retomber au sol.
A défaut d’être un monument d’originalité, Incarnate peut être aisément considéré comme la meilleure production du combo de par son efficacité et sa puissance. Anne-Marie Helder et sa bande font désormais partie des grands avec leur style créatif teinté de celtisme.