D'oh!

Des dingues font de la musique et leur nom est Make me a Donut. Toutefois à l’inverse de la forme torique dudit donut, leur musique est carrée, progressive, impeccablement exécutée et bien entendu polyrythmique (comme le veut la dénomination Djent). La formation composée de deux guitaristes un bassiste et un batteur est principalement instrumentale. Elle évolue dans des contrée cérébrales, dans lesquelles ils pratiquent une copulation héroïque entre SOAD, Linkin' Park, Tesseract et Meshuggah.

Les compositions sont à la croisée des chemins entre la technicité-progressive de Tesseract, les interventions guitaristiques barrées de SOAD et les morceaux qui explosent en un feu d’artifice orgasmique (semi-orgasmique ?) de Faith No More. La six-cordes guide le discours musical par un son puissant et des riffs techniques. Elle s'habille de couleurs funky pour exécuter des lead rythmés - même si l'on s’attend souvent à un démarrage explosif qui retombe aussitôt. La batterie assène des métriques carrées propres au rock et expose des signatures plus complexes dignes de la mouvance progressive. Les vocaux sont un mélange entre la rage propre au metal-core et la puissance enjôleuse de Mike Patton. Quant au rythme il est maitrisé et asséné avec brio… un grand professionnalisme s'en dégage tout au long de l’opus.

Olson est un album de metal technico-mélodico-progressif intéressant à certains égards, mais beaucoup plus classique le reste du temps dans lequel les pistes se suivent et se ressemblent. L'impression résiduelle sera exprimée par ce « D’Oh » du personnage de dessin animé jaune figurant l’américain moyen... exprimant ainsi la stupéfaction devant cette technicité mais également la déception vis à vis d'une musique qui aurait pu être au service d’une exploration sonore riche portée par sa puissance intrinsèque.  Make me A Donut est peut-être la Kro’ du genre, un produit certes de moyenne qualité, mais que l’on apprécie pour ses vertus grisantes ou simplement rafraichissantes.