Au début des années 90, MTV lançait l’émission MTV Unplugged qui
permettait aux musiciens de jouer en acoustique et pour beaucoup de
s’ouvrir à un autre public. C’est ainsi par exemple que Nirvana connu
un très grand succès dépassant largement les limites des amateurs de
grunge. Par la suite de nombreux groupes électriques ont souvent réécrit
leurs titres en version acoustique. Cette petite introduction a
pour seul objectif de vous indiquer qu’Orpheus Circle semble naviguer à
contre courant en proposant d’emblée un rock purement acoustique. "9
Short Stories" est ainsi le premier album du trio parisien qui revendique
une identité basée sur des influences multiples allant du blues au
grunge ...
Dès les premières notes nous pouvons apprécier la
clarté du son quasiment cristallin et la présence d’une basse qui occupe
énormément d’espace. Il faut dire que Claude De Oliveira a choisi une 4
cordes fretless et apprécie les notes bien appuyées. Olivier
Cosmann son comparse semble pour sa part caresser sa guitare acoustique
afin de détacher et parfois prolonger chaque mouvement. Le troisième
larron, Yann Coste (No One Is Innocent), parait un peu en retrait ponctuant le rythme,
souvent lancinant, à l’aide de sa batterie. Mais attention il serait
réducteur de s’en tenir à cette impression. En effet, au fil des écoutes
le disque s’ouvre laissant transparaitre de discrets mais subtils
arrangements.
L’autre point fort de cette galette est
indéniablement le chant. Olivier, dans un anglais parfait, place avec justesse sa voix
puissante et claire à la fois sur l’intégralité des neufs compositions
de l’album. Les amateurs de rock apprécieront plus particulièrement les
quelques fois où il force sa voix sans pour autant aller jusqu’à la
salir (‘I Dont Need Your Love’, ‘Waiting For A Sign’). S’il est
difficile de mettre en avant un titre en particulier, je citerai
toutefois ‘Skin’ pour lequel le travail sur les choeurs et le chant apporte
une touche émotionnelle particulière. Histoire de pinailler signalons
également quelques entorses électriques sur ce titre.
Atypique
et réussi ce premier album procurera un très bon moment à l’auditeur
qu’il soit distrait ou attentif. Se dévoilant au fil des écoutes il
permettra de prolonger le plaisir. Avant de refermer le cercle de
cette chronique, je rêve qu’Orpheus Circle vienne un jour à
décliner ses compositions en version électrique prenant une nouvelle fois à contre pied les groupes de rock.