Wolve ? Ce sont des jeunes loups Français, de Paris plus exactement, qui sortent leur premier album ‘Sleepwalker’. Le noyau dur du projet c’est Julien Sournac que l’on retrouve derrière la guitare et au chant, à qui il aura fallu cinq années de composition en solo avant de construire autour de son idée le navire actuel en embarquant à son bord David Dutoit à la basse, Sacha Lounis derrière les fûts et percussions et enfin Alexandre Aguilera à la guitare acoustique.

'Sleepwalker' est un concept album qui narre la recherche d’un des grands mystères de la vie, le voyage qui se passe (ou non) après la mort, voyage terrestre, aquatique ou dans l’espace. Autant le dire, commencer une carrière par un concept album n’est pas donné à tous, pourtant Wolve relève le défi. L’ensemble est assez varié aussi bien dans les différentes structures des morceaux que dans la durée et le style, allant de sons de guitare acoustique à des passages plus sombres et violents, des bruitages, des sons électro, des voix off, des trouées calmes et douces propices à la réflexion et d’autres denses et riches.

Avec six titres dont trois plutôt longs, l’ensemble tend vers un rock oscillant entre alternatif et atmosphérique, post rock et passages progressifs notamment sur "Cassiah" et "Ocean", deux morceaux monumentaux. "Cassiah" propose un début tonitruant avec un mur de guitares, puis un chant fort et puissant qui fait ressentir la douleur du départ, suivi d'un magnifique break avant de revenir sur un tempo plus léger et une voix à nouveau assagie. Sur "Ocean", Wolve continue sur le chemin de la complexité et du voyage musical. Anathema, Porcupine Tree, Coheed and Cambria sont autant de groupes auxquels cette musique fera irrémédiablement penser, ce qui souligne d'autant la qualité de ce premier opus.

Cependant, au-delà de ces références, la formation arrive à poser son empreinte ! "The Tall Trees", le morceau d’introduction, est un véritable petit bijou de douceur à la guitare acoustique et au chant simple procurant un son pur comme enregistré live dont les glissés de cordes et la voix douce de Julien Sournac en toucheront plus d’un. Après un interlude instrumental, le groupe enchaine avec "Colors Colapse", le troisième long titre qui explore beaucoup de facettes avec de bons enchaînements et un côté progressif affirmé, nous emmenant dans un voyage spatial qui pourra faire penser au dernier rejeton de Cosmograf. Enfin avec "Sleepwalker" le combo surprend à nouveau en nous offrant une ballade avec un son old-school très habile qui fait mouche clôturant ainsi l’opus en beauté, faisant regretter la relative courte durée de l'album !

Ah qu'il est grand le plaisir du chroniqueur qui, au détour d’une découverte sur les réseaux sociaux (merci Jean Christophe Le Brun), ou bien au hasard d’une attribution peut tomber sur une perle telle que 'Sleepwalker' ! Julien Sournac est un fin connaisseur, un mélomane très pointilleux et cela se ressent sur la musique proposée, une sorte de Donald Fagen du rock alternatif. Bonne et longue route aux jeunes loups, j’attends avec impatience la suite et conseille vivement l’écoute de cet album hors norme.