Plus d’une décennie après sa mort, trois des albums du
saxophoniste Gary WINDO viennent d’être réédités dont ce "Deep Water", second de ses disques
paru sous son propre nom datant de 1988.
Bien qu’il soit plus abordable que son premier effort solo
("Dogface"), cet album nous fait découvrir un artiste éclectique qui ne s’impose
que peu de contrainte et semble prendre plaisir à chercher a dérouter l'auditeur.
Autant dire que nous avons là un objet à ne pas mettre entre toutes les mains ou du moins entre toutes les oreilles, le risque de rejet
étant bien réel.
En effet, si plusieurs morceaux s’inscrivent dans la vague
Jazz-Rock à orientation Funk qui eut son heure de gloire dans les années 80 à
l’image de 'Ghost' et de 'Breakfeast In Bed', d’autres titres se montrent moins aisément accessibles.
C’est ainsi le cas d'un 'Deep Water' totalement improvisé dans lequel le
saxophoniste fait montre d'une maîtrise totale.
Malheureusement, l’ensemble reste beaucoup trop ancré dans les années
80 et des titres de la trempe de 'Clean Machine', 'Don’t Bite Too
Hard' et 'Subway Love' sont handicapés par des sonorités New
Wave et Funky qui ne renvoient pas forcément au meilleur de cette époque et
qui diminuent grandement l’intérêt de ces compositions.
Si le style musical de Gary WINDO, artiste qui a vécu sa musique sans concessions, ne souffre d'aucun contestation, il n’en sera probablement pas de même avec cette réédition qui ne propose en effet aucun titre bonus et semble n'avoir fait l'objet d'aucun travail particulier sur le son. Il en résulte une musique
et une production qui ont énormément vieilli. Une réédition qui a au moins le mérite de rendre disponible en format CD un
disque difficile à se procurer.