"Lingua Mortis" est la onzième offrande du groupe. On y retrouve  4 titres de "Black Mind" en version orchestrale plus un long medley d'anciennes chansons dans le même esprit. Même si le mariage avec le classique a déjà été tenté par le passé, notamment chez Deep Purple, l'expérience est novatrice pour une formation purement métallique. Et balayant les peurs qu'une telle union peut engendrer, Rage va être particulièrement brillant pour cet exercice. Guidé par un Wolf de plus en plus influent, il produit et joue du piano sur le disque, Rage va se transformer et insuffler un souffle épique, sombre et majestueux à ses compositions.

Servis par des arrangements fins, 'Alive But Dead', 'In A Nameless Time' et 'All This Time' gagnent en intensité et en profondeur.  Dès l'introduction de 'In A Nameless Time' l'auditeur est saisi par la force des orchestrations. La montée en puissance du titre est splendide et le mariage avec le chant de Peavy est parfait, ce dernier s'adaptant à merveille aux arrangements. En outre, les musiciens classiques ne font pas de la figuration. Dans ce cadre 'Alive But Dead' et son refrain si prenant est une pure merveille que l'on redécouvre avec bonheur. Enfin le long medley, plus de 15 minutes revenant sur 5 titres de diverses époques, est très bien travaillé avec des transitions naturelles. Et surtout il est intéressant de remarquer que des vieux titres comme Lost In The Ice', 'Firestorm' ou 'Sent By The Devil' retrouvent une nouvelle jeunesse dans ce cadre classique.