Ne s'accordant aucune pause Rage se remet au travail à peine un mois après la fin des enregistrements avec le Lingua Mortis. Le douzième album du groupe, "End Of All Day", arrive ainsi dès septembre 1996 ne laissant guère le temps à ses fans de souffler entre deux sorties. Cet album ne poursuit pas les aventures classiques de la bande à Peavy mais retrouve un schéma classique suivant la trace de "Black In Mind". Toujours orchestré par Christian Wolf "End Of All Days" est parfois un peu oublié des amateurs, coincé entre deux grands disques. Ce qui l'handicape principalement c'est une absence de titres aussi forts que son prédécesseur pouvait en offrir.
Pourtant, le travail effectué par Sven Fischer et Spiros Efthimiadis aux guitares est toujours délicieux à apprécier tant les deux hommes sont complémentaires. A la fois techniques et mélodiques ils apportent aux titres un gros supplément d'âme. Le tout est marié au chant d'un Peavy toujours aussi à l'aise donnant un excellent ensemble heavy métal rapide puissant et mélodique.
Outre les morceaux classiques, de 'Under Control' à 'Deep In The Blackest Hole' en passant par 'Face Behind The Mask', Rage propose de très belles chansons plus faciles d'accès qui ont profité du travail orchestral récent. Ainsi 'Higher Than The Sky', Fading Hours', 'Fortress' et 'Silent Victory' sont-ils de petites pépites de douceur qui bénéficient d'un travail d'orfèvre sur des refrains très bien amenés. 'Fading Hours' en particulier marque les esprits par sa superbe montée en puissance et son côté symphonique imparable.
"End Of All Days" n'est pas l'album ultime que l'on attendait de Rage après ses aventures symphoniques mais il reste un solide opus de heavy métal mélodique. Il comporte tout ce qui fait le charme du groupe allemand avec des titres mélodiques et attachants et mérite largement d'être redécouvert.