A vos abris Messirs, les mécréants sont de retour ! La branche aristocrate croyait en avoir fini avec les gueux du Moyen-âge ? Que nénni, les revoilà, surgissant entre deux mêlées gothiques, les bouseux saltimbanques ont juré devant les Dieux païens de nous faire danser de nouveau autour du feu au son de la bombarde.
In extremo, Still volk, Rosa crux, Motis et maintenant Adaro sont les nouveaux fers de lance de ces mélodies Moyen-âgeuses. Adaro a déjà 3 albums studio à son actif et un E.P.
« Words never sopken » était à l’origine cet EP datant de 99 qui au fil des ans est devenu rare. Aussi Inside out a décidé de le ressortir en 2004 en rajoutant quelques vieilles chansons du groupe jouées live durant l’été 2003.
Plus de vingt ans après les doux refrains de Malicorne, les Allemands associent leurs sensibilités folk médiévales à des courants musicaux plus tendances comme le pop rock flirtant avec le hit parade dans « Mich wundert harte » ou le métal proche de Rhapsody au milieu de « Sanctus dominus » ou encore le rock franchement plus celtique que médiéval dans « Macar E » et « Dakar ». Le tout mélangé à des morceaux plus calmes et envoûtants où le chant pur et cristallin de la Miss Kostanze Kulinsky ferait fondre n’importe quelle banquise du pôle nord en plein hivers !
Dommage d’ailleurs que l’on entende pas plus souvent la Dame Moiselle car sa voix est une réelle splendeur et un réel délice divin (« Words never spoken » « Wigen wagen » « Imperayritz »). Je pense que le groupe aurait gagné en sympathie si le chant masculin et féminin s’alternait plus souvent car un titre comme « wan si dahs » manque singulièrement de piquant avec son refrain facile et le chant uniquement de Christoph Pelgen. On aurait pu aussi nous épargner les deux intermèdes de 4,48 et 2,22 (« Herman kaletzky 1853 » « Die 9 pilger in rocamandour ») où le chanteur raconte en Allemand une histoire au public qui semble apprécier, mais bon, moi y en a avoir rien compris...
En dehors des titres comme « Palestina » « Sanctus dominus » où la guitare électrique se montre relativement agressive, celle-ci ne tient pas une place prédominante chez Adaro. Mais grâce à la diversité des instruments utilisés (Bombarde, accordéon, corne muse, violoncelle) le groupe capture facilement l’attention de l’auditeur. Bref pas mal de variétés dans ce live où il semble que le public se soit bien amusé tout au long des morceaux…mais on ne dit pas s’ils ont brulé le sanglier au milieu de la fosse !
En résumé, si vous n’avez pas peur du mélange des genres, si vous ne recherchez pas que des plans en 9/8, si vous n’associez pas le métal au nombre de notes jouées par le gratteux de service, si vous voulez juste vous éclater en changeant un peu de registre, ce disque est fait pour vous. Il vous fera passer de la mélancolie, de la tristesse à la joie festive. Maintenant, dansons que Diable ! et festoyons !