Quatrième album pour la bande à Charlotte que ce "The Human Contradiction" à la pochette ambivalente présentant la belle avec un côté du visage ensanglanté. A bien y regarder, ce détail n’en est pas un puisqu’avec cet opus Delain a cherché visiblement à se démarquer à la fois de ses précédentes offrandes, mais également de Within Temptation à qui ils sont fréquemment comparés. Nous avons donc affaire ici à un combo à deux visages.
En effet, alors que l’on pensait le groupe bien calé dans son approche Pop du Métal Symphonique – le dernier album en date "We Are The Others" enfonçant gaillardement ce clou – voilà que "The Human Contradiction" nous ramène plutôt vers les goûts plus métalliques de Nightwish et d’Epica. Témoins de cette évolution, nous croisons au fil de l’écoute de cet opus des riffs telluriques ('Here Come The Vultures' et 'Tell Me Mechanist'), des rythmiques hargneuses et des apports vocaux masculins par le biais de Marco Hietala le bassiste/chanteur de Nightwish ('Your Body Is A Battleground' et 'Sing To Me') et même des growls (!) venus de George Oosthoek officiant chez Orphange, sur 'Tell Me Mechanist' et 'The Tragedy Of The Commons' où l’on peut également entendre Alissa White-Gluz la frontwoman d’Arch Enemy. Au jeu des comparaisons peut également être évoqué Therion sur 'Here Come The Vultures' et 'The Tragedy Of The Commons'.
Alors bien entendu Charlotte et sa voix popisante nous rappelle de-ci de-là le Delain que nous connaissions jusque-là, à savoir un combo privilégiant les mélodies catchy et nous pouvons même avancer que le Delain des origines revient à la surface sur l’entièreté de trois morceaux ('Stardust', 'Army Of Dolls' et 'Lulabby'). Cependant l’impression générale qui se dégage de ce "Human Contradiction" nous amène à conclure que les hollandais ont décidé de changer de braqué et de développer le côté sombre de leur force.
Exit donc les successions de titres easy listening qui caractérisaient les albums du groupe jusqu'ici, désormais, pour apprécier le nouveau Delain, il conviendra de multiplier les écoutes des compositions. Prendre le temps de s'en imprégner, mais également ne pas être réfractaire au Métal et ses caractéristiques premières soit les gros riffs et la hargne vocale. Cependant, il n'en demeure pas moins que cet album pourrait bien dérouter la frange d’obédience Pop des fans du groupe...