Il y a peu de chances que bon nombre d’amateurs d’AOR se souviennent de l’unique album de 21 Guns sorti en 1992 malgré la qualité de celui-ci et la présence de Scott Gorham (Thin Lizzy) en son sein. Cependant point n’est question ici de ce grand guitariste mais du chanteur qui lui était à cette occasion associé, en l’occurrence Monsieur Tommy La Verdi. C’est en effet ce talentueux vocaliste qui nous revient ici avec un nouveau combo dénommé L.R.S. en référence à ses protagonistes que sont La Verdi, Shotton (Von Groove, Airtime) et Ramos (The Storm, Hardline).
"Down To The Core" est leur premier album, l’AOR leur patrie musicale et leurs influences se nomment The Storm (combo des 90’s réunissant des ex-membres de Journey), Firehouse et Bad English, mais surtout Journey.
C'est d'ailleurs sur un 'Our Love To Stay' qui ressemble à s'y méprendre à un titre de la bande à Schon que s'ouvre cet opus qui fait la part belle aux mélodies enlevées et aux guitares particulièrement cristallines sur des soli que ne renierait pas le susnommé. La patte des américains surgit à moult détours de ce "Down To The Core", à tel point que l'ont croit reconnaître 'Be Good To Yourself', tiré de l'album "Raised On Radio", à l'écoute de 'Never Surrender', un des meilleurs morceaux de ce premier jet de L.R.S.
L'œuvre exhale les 80's de toutes parts, possède un son dantesque et regorge de mélodies calibrées pour les balades en décapotable au soleil couchant. Les titres sont donc ultra-calibrés pour ce type d'ambiance, occultant de ce fait tout soubresaut d'originalité. Les morceaux peuvent ainsi s'entendre sans s'écouter et ne vous mettront pas les nerfs à vif tant le sucré est à l'ordre du jour. Quand vous saurez que l'oeuvre comporte pas moins de cinq ballades vous saisirez parfaitement là où les protagonistes veulent en venir.
Néanmoins, quelques titres plus musclés viennent nous rappeler que nous avons affaire à un groupe de Hard Rock. Ceux-ci étant fort réussis, l'auditeur en vient parfois à regretter le choix du combo de ne pas appuyer un peu plus souvent sur l'accélérateur et de ne pas plus profiter, par conséquence, du talent indéniable de son guitariste.
Ce premier essai de L.R.S. est toutefois un bel album d'AOR qui ne pourra que ravir les amateurs de Journey. La conjoncture musicale actuelle ne leur permettra pas de faire la carrière des San-Franciscains, néanmoins, cet opus est à classer dans le haut du panier des productions du genre.