Depuis notre coup de cœur tardif mais bien réel, Viza et Music Waves sont désormais étroitement liés. C’est la raison pour laquelle nous vous avions présenté en exclusivité le visuel de ce nouvel album "Aria". Plus sombre et épuré, il est censé représenter l’évolution musicale du groupe, fruit de l’expérience d’une tournée de près de deux ans avec comme point d’orgue le partage de l’affiche avec Serj Tankian.
Le riff introductif aux sonorités modernes de 'Never Feel' confirme belle et bien cette volonté notamment marquée par une production plus moderne et lourde. Une entrée en matière réussie avec un titre chargé d’une émotion palpable.
Mais que ceux qui ont porté aux nues le responsable de "Made in Chernobyl" ou "Carnivalia" se rassurent. Si par certains aspects, la musique de Viza peut paraître plus moderne, la marque de fabrique est toujours présente à commencer par la voix si particulière (toujours si proche de Serj Tankian) de K’noup Tomopoulos qui est là pour nous rappeler que nous sommes en présence d’un groupe pas comme les autres.
'Quicksand' confirme cette assertion de la plus belle des manières dans un registre metal fusionné à des sonorités du folklore de l’Europe de l’Est. Pour l’occasion, K’noup nous gratifie de screams novateurs mais totalement maîtrisés s’intégrant parfaitement à l’ensemble. A ce propos, si certains ont pu se questionner suite au départ précipité du sympathique Hiram Rosario, Chris Daniel auparavant cantonné aux percussions le remplace au pied levé…
Si contrairement à son prédécesseur, "Aria" ne porte pas de concept, cela n’empêche pas Viza de nous embarquer dans un nouveau voyage à travers le monde. A cet égard, on citera 'Midnight Hour (Dingle Rock)' parfaite synthèse de la recette made in… Chernobyl ! Un titre qui ne révolutionne donc en rien la discographie du groupe mais devrait ravir les adeptes de cette musique si addictive. Dans la foulée, 'Vanished' nous fait traverser la Méditerranée pour nous rendre sur le continent des mille et une nuits à la faveur de sonorités orientales envoûtantes qui ne manqueront pas de rappeler Orphaned Land. A peine remis de notre enchantement, voici que déboule le troisième volet de la saga de notre ami Viktor, en l’occurrence 'Viktor’s Vanguard', un titre dans la pure tradition des incontournables du groupe, sans véritable surprise mais qui remplit à merveille son office jubilatoire.
Comme nous avions pu l’entrevoir sur 'Things Are Awkward', Viza sait également nous toucher au plus profond de l’âme. Faut-il voir dans ce titre, un lien avec l’aspect obscur de la pochette et en tirer des conclusions hâtives sur une mélancolie profonde qui touche les compositeurs du groupe ? Toujours est-il que le poignant 'The Girl That Doesn’t Exist' confirme ce talent à nous tirer les larmes du corps en déployant ses accordéons enchanteurs sur le thème du chant traditionnel de Noël, 'Carol Of The Bells'. Mais les larmes sont bien vite séchées au contact du punk 'Forward March'.
Avant d’enchaîner sur 'C’est la vie', déclaration d’amour à son fidèle public français, Viza propose un interlude instrumental planant alliant la modernité d’un guitar hero aux racines orientales ('Beneath the Waves') avant de clore ce nouveau chapitre des aventures de Viza avec une 'Alley in Tirjuana' à la folie exubérante et une 'Take Over The World' et son folklore typique.
Vous en voulez encore ? Eh bien, nos amis ne sont pas du genre à se faire prier et nous gratifient d’un inoubliable titre bonus, 'In Coins'… Au même titre que ses prédécesseurs, les émotions sont aussi multiples que les influences allant de System of Down à Orphaned Land, du folklore slave à l’envoutement oriental…
Attendu au tournant afin de définitivement valider les espoirs placés en lui suite au magnifique "Made in Chernobyl" confirmé au travers du non moins magnifique "Carnivalia", "Aria" s’intègre parfaitement dans la discographie sans faute du groupe qui, souhaitons-le, devrait dorénavant pouvoir confirmer son incroyable talent à travers toutes les routes du monde.