Passée cette première angoisse, place maintenant à la musique présente sur ce premier album, entièrement interprété et réalisé par notre artiste, et qui nous emmène dans sa première plage, Outside the Box, vers les lignes claires d'un rock néo-progressif mélodique, au sein duquel règne un remarquable équilibre entre les claviers et les guitares acoustiques ou électriques. Point ici de virtuosité démesurée, l'ensemble glisse entre les oreilles comme la rivière suit son lit, et même la batterie programmée se permet des contretemps sympathiques qui ajoutent encore à l'intérêt de ce premier morceau, étiré jusqu'à plus soif.

Pourtant, loin de répéter la même formule, le propos de Jhimm va néanmoins évoluer vers un style parfois plus dépouillé, lorgnant même vers les sonorités psychédéliques du Floyd de la fin des 60's, les intonations vocales du bonhomme n'étant pas étrangères à cette évocation (Part of Nothing). Là où d'autres auraient joué à foison de leur instrument de prédilection en noyant les compositions de claviers dégoulinants, Jhimm utilise principalement son piano ou la guitare acoustique pour présenter ses différentes chansons, preuve s'il en était d'un réel talent de compositeur.

Alors bien entendu, l'exercice solitaire se heurte parfois aux limites techniques de son protagoniste, et il est évident que l'on ne trouvera pas ici de lignes de basse façon Chris Squire, ni de soli de guitares démesurés, la tonalité de l'ensemble restant très "soft", proposant un univers parfois à la limite de l'onirique (Everyday Dying), au sein duquel rien ne dépasse, conclu par un splendide Falling Down, que l'on aurait toutefois souhaité un peu plus percutant au niveau de la section rythmique.