Après deux premiers albums de très bonne tenue, les Suédois de H.E.A.T. ont vu leur carrière décoller avec "Address The Nation". Si l'arrivée d'Erik Grönwall au poste de frontman n'a pas été étrangère à ce surcroit d'intérêt, la qualité intrinsèque de l'opus suffisait largement à justifier le franchissement d'un nouveau palier. Mariant puissance et mélodie avec réussite, le combo scandinave avait été capable de faire évoluer sa musique pour la faire rentrer dans une nouvelle dimension. Gardant un rythme voyant un nouvel album paraître tous les deux ans, c'est donc en toute logique que sort "Tearing Down The Walls" en cette année 2014, le line-up se voyant légèrement modifié par le départ non remplacé de Dave Dalone, transformant désormais H.E.A.T. en quintet.
Ce départ d'un des deux guitaristes historiques du groupe, s'il n'est pas anecdotique, n'empêche cependant pas les scandinaves de continuer leur évolution. En effet, "Tearing Down The Walls" continue de muscler le propos tout en restant mélodique. L'influence des années 80, période bénite, est toujours prégnante et reste une marque de fabrique incontournable, mais la production et l'énergie déployée ancre H.E.A.T. dans son époque. Des titres comme le premier single, 'A Shot At Redemption', avec ses sonorités Hard-Country et son refrain digne d'un hymne en hommage aux rebelles en tous genres, ou la plupart des plages composant la seconde partie de cet album en sont les meilleurs exemples. Classiques mais efficaces, alliant puissance heavy et mélodies FM, ils touchent au but à chaque fois.
Le début de cet opus est tout simplement imparable. De 'Point Of No Return', bombe à fragmentation dotée d'un gros riff puissant et tranchant et d'un refrain hyper accrocheur, au mid-tempo Gotthardien 'We Will Never Die', en passant par le cinglant 'Inferno' avec sa section rythmique percutante, ou un 'Mannequin Show' mariant énergie et originalité avec des claviers très présents, que cela soit en nappes ou en ligne de cordes, il n'y a rien à jeter. Le reste est également de très bonne tenue mais se veut plus classique, même si le riff gras et légèrement syncopé de 'Enemy In Me' et le refrain hymnique de 'Laughing At Tomorrow' touchent au but sans peine.
Même s'il est un léger cran en dessous de son prédécesseur, "Tearing Down The Walls" reste un album indispensable pour tous les amateurs de Hard à la fois musclé et mélodique, avec cette touche supplémentaire typique des groupes scandinaves. Il renforce H.E.A.T. dans son rang de nouveau leader du genre et confirme tous les espoirs nés à l'occasion de la sortie de "Address The Nation", tout en voyant le quintet continuer son évolution. A déguster sans modération !