Glass Hammer, opus 15 ! Depuis 1993, le groupe américain, toujours emmené par la paire Babb-Schendel, nous livre régulièrement des albums très inspirés du prog 70’s, avec de fortes colorations Yes et quelques touches plus discrètes de Genesis ou ELP.
Avec une telle frénésie de parution, il n'y avait pas de grosse remise en question à attendre... Dans ce " Ode to Echo", le combo s’abreuve toujours aux mêmes sources et fait montre de son savoir-faire : le chant sonne toujours très Yes, avec un timbre (évidemment) moins aérien que celui de Jon Anderson, la basse est virevoltante et souvent slappée comme pouvait le faire Chris Squire et les chœurs sont très présents (‘The Grey Hills’). Des échappées emersonniennes se font parfois entendre au Hammond (‘Misantrog’, ‘Crowbone’) et il est possible de retrouver des effluves genesiens, plus dans son côté narratif ‘Giant Hogweed’ ou ‘Epping Forest’ que dans les grandes envolées instrumentales (‘Ozymandias’, un peu confus faute de mélodies fortes).
En gros, la machine ronronne aimablement, Glass Hammer formatant la plupart de ses titres sur un patron progressif classique avec la longueur nécessaire pour convenir aux amateurs du prog originel (‘Misantrog’, agréablement varié). Mais c’est quand le groupe s’éloigne de ses habitudes qu’il est finalement le plus intéressant, proposant dans ‘Crowbone’ un violon mélancolique à souhait, ou dans ‘Panegyric’ une longue intro aux connotations baroques modernes orgue - guitare acoustique - piano, lorgnant vers Anglagard, puis un développement avec des vocaux féminins judicieusement employés.
Le curieux qui sommeille en tout amateur de progressif respire alors, car le conventionnel avait tendance à s’installer. Glass Hammer aurait probablement intérêt à quitter les sentiers qu’il a longuement battus pour défricher cette partie moins connue de ses possibilités...