Polska Radio One comme son patronyme l'indique est un groupe russe de Iekaterinbourg qui présente à l'univers sa première création ''Cosmos Inside''. Le groupe nous invite à un voyage intergalactique vers d'exotiques contrées au delà de l'éther, qui pourraient en fait se situer, selon le titre, au plus profond de notre intimité.
La compagnie Polska Radio One accueille avec soin son auditeur dès la première étape intitulée 'The last mantra'. La piste démarre avec le seul son de percussions auquel s'ajoutent petit à petit un tampura, une basse lourde, des choeurs raéliens, exerçant une influence quasi hypnotique sur l'auditeur qui pourra y trouver quelques ressemblances avec l'oeuvre kobaïenne de Magma. Le voyageur sera même interpellé brièvement par une voix lointaine, déformée par des effets de réverb, incompréhensible de surcroit, mais peu importe puisque la musique nous invite à respecter l'adage : 'qui veut voyager loin ménage ses écouteurs'. Pas de méditation prévue aujourd'hui, mais une boucle rythmique encerclant les enceintes de l'auditeur. La seconde étape franchie rappelle à nos souvenirs la voix d'un John Lennon, trônant comme un 'Dalaï-lama chantant du haut d'une montagne' sur 'Tomorrow never knows' et dévoilant des cieux colorés de pastels psychédéliques.
Hélas, la troisième étape apparaît comme redondante avec un tempo rappelant familièrement celui de la piste d'ouverture laissant à l'auditeur l'impression scandaleuse que l'épopée dans l'espace fut en réalité de courte durée. La suite de l'album verse dans les citations outrancières de Pink Floyd : 'Morosim' semble très inspirée des effets sonores de 'Pow R.Toc H'. sur 'The Piper at the Gates of dawn', quant aux effets sonar de 'Launch', il est difficile de na pas penser à 'Echoes'. Pire, la formation s'enferme dans l'insuffisance de ses propres thèmes (les nombreux soli de synthétiseur se succédant ad nauseam sur 'The Delta of Aquarius'), s'emprisonnant dans un carcan dont la culpabilité est sans doute à mettre au profit de la jeunesse des musiciens. Tout cela gâche un potentiel certain que l'on retrouve notamment dans l'utilisation d'une sitar sur 'Tine Eternity', sur le solo de guitare blues lui succédant qui casse le rythme lénifiant de 'Shangri-La' ou encore dans le progressif titre éponyme qui malheureusement se perd dans les expérimentations du synthétiseur. L'album se conclut tout de même par une apaisante et indienne 'Rhymes et Harmonies' néanmoins gâchée par ses effets de voix.
Ainsi finit le voyage de la compagnie Polska Radio One qui ne parvient pas à dépasser le cap des deux premières chansons et qui offre un peu moins d'une heure de musique manquant cruellement d'inspiration, d'originalité voire de modernisme. La seule erreur du groupe est d'être en retard sur son temps (près de cinquante ans) pour son premier album. Gageons que le suivant rectifiera le tir et nous proposera cette fois-ci un voyage pension complète vers les cieux promis.