Robot Orchestra est français ! L'évolution du monde de la musique a au moins l'avantage de nous aider à découvrir des groupes qui, il y a encore 15 ans, n’auraient pu profiter d'un circuit de distribution auto-produit... Ce qui aurait été vraiment dommage quand la trouvaille est délicieuse à ce point.
Comment qualifier les atmosphères qui se dégagent de ce trio ? Sombre, noir, progressif et aérien sur les 2 premières compositions. Energique, expérimental, électro sur ‘Sunday Hangover’ ou ‘So Many Battles’. Mélancolique avec le très calme ‘Pendule’ et à la limite du power rap sur le – chanté en français - ‘Edifices ‘.
Robot Orchestra use de sa force initiale et de l’apport de Johan Gardré pour ouvrir sa palette sonore et incorporer des thèmes feutrés se rapprochant de la période "Disintegration" de The Cure notamment sur les trois premières plages. Les guitares sont scintillantes, les voix vont du mélodique au crié, du susurré au hurlé tout en restant dans un ton monocorde jubilatoire. L’atmosphère confinée de la batterie contenue, les effets de reverb des 6-cordes ainsi que l’incorporation du violon font un tout transportant l’auditeur. Bien sûr, le post-rock expérimental qu’affectionne le groupe refait surface et contraste forcément sur des titres comme ‘Sunday Hangover’. Le combo envoie alors du lourd tandis que le violon du nouvel arrivant vient sublimer ce rock endiablé.
Jouant sur cette opposition de style, le trio français carbure fort, enchaînant des titres souvent longs, à la limite du style d'un Anathema pour les parties moelleuses ou d’Opeth lorsque le ton monte. Robot Orchestra mérite forcément une écoute, cette dernière risquant de rendre accro les amateurs des groupes précités.