Superdrama est un groupe allemand constitué en 2004. Si un jour notre grand maître des interviews les rencontre il faudra leur demander ce qu’il s’est passé entre 2004 et 2014. Sans forcément constituer un record, reconnaissons que 10 ans pour sortir un premier album est assez inhabituel.
La formation constituée de 5 membres offre la particularité de proposer des claviers tenus par le leader Robert Gozon mais également des orgues confiés à Thili Braub. Si on ajoute à cela Thomas Klarmann, un bassiste qui oeuvre également à la flute, vous ne serez pas étonnés d'apprendre que Superdrama s’inscrit pleinement dans le Rock Progressif des années 70.
Tout au long des 7 plages, l’album vous rappellera ainsi les périodes fastes de Genesis ou King Crimson mais pas seulement. Le chant parfois perfectible, associé aux claviers sonne de temps à autre comme s’il provenait des premiers album de Shadowland.
Sur le plan de l’écriture Superdrama fait référence à des questions humaines existentielles. D’où venons nous ? Où allons nous ? Quel est le but de notre existence et toutes les problématiques classiques pour lesquelles le Rock Symphonique est si souvent exploité.
Alors ne nous voilons pas la face, il n’y a rien de révolutionnaire dans cet album mais un véritable coté vintage bien maitrisé. Parmi les plages significatives 'Evening The Odds’ retiendra certainement votre attention. Contenant de beaux passages de guitares qui déclinent une phrase simple allant jusqu’à la déstructurer, un chant qui au beau milieu du titre part en vrille et un petit clin d’oeil psyché dans son final, le titre présente une maitrise totale de l’énergie qui fera penser au premier album de Marillion.
'Beyond The Edge' possède aussi une réelle originalité. Débutant à Capella sur un chant quasi ethnique, vous profiterez très vite de claviers une nouvelle fois proches de ceux de Marillion mais également d’une très belle rythmique qui change constamment. Ce titre offre également quelques phrases exécutées à la flute renforçant la sensation d’être revenu dans les années 70.
Terminons enfin par le titre éponyme qui clôture magistralement l’album. Le groupe nous offre un patchwork de l’étendue de ses compétences sans tomber dans l’indigeste ou l’expérimental. Le chant varie d’un style adapté aux ballades jusqu’à un registre quasi religieux comportant de nombreux chorus en passant par des instants plus torturés. Il en est de même pour les autres instruments, tantôt acoustiques, tantôt électriques voire synthétiques ou cristallins. Notons également la qualité de la batterie et des percussions nettes et précises créant ainsi de beaux arrangements.
Malgré un chant qui pourra rebuter lors des premières écoutes, "The Promise" est un album qui ravira les fan du rock progressif des années 70. Il conviendra toutefois de prendre le temps de s’imprégner de cet album pour en découvrir toutes les qualités. Les compositions parfois complexes restent au final très accessibles et surtout servent la mélodie.