Quanah Parker est un groupe italien apparu au début des années 80, période où le néo-progressif était en pleine expansion. La formation aura multiplié les concerts dans la région de Venise avant de splitter à la fin de l’année 1985 pour cause de divergences musicales. A l’initiative de son claviériste et mentor, Riccardo Scivales, le gang transalpin s’est toutefois reformé en 2006 avec un nouveau line-up et il nous offre enfin aujourd’hui son premier opus, ‘Quanah!’.
Le groupe italien s’est choisi un glorieux patronyme qui n’a rien de transalpin mais fait référence à un passé illustre. Effectivement, Quanah Parker (né aux environs de 1845) fut l’un des plus éminents chefs Comanches, dernier et plus grand chef de la tribu. Il est le fils d'un guerrier indien et d'une femme blanche, Cynthia Ann Parker, enlevée par les Comanches à l'âge de neuf ans, qui inspirera à John Ford l'un de ses plus beaux films, La Prisonnière du désert.
Pour ce premier album, Riccardo Scivales est assisté par Elisabetta Montino dont le chant évoque un panachage improbable entre Stella Vander et Kate Bush, par le très poétique Giovanni Pirrotta à la guitare électrique avec un son familier de celui livré par Andy Latimer, par l’énergique Giuseppe Di Stefano à la basse ainsi que par Paolo Ongaro derrière ses fûts. Forcément et même si la plupart des titres ont été réenregistrés, Riccardo Scivales, auteur de l’ensemble des morceaux, pioche son inspiration dans des contrées mélodiques variées typiques des années 70's-80's.
En guise d’introduction, le très onirique morceau d’ouverture "Chant Of The Sea-Horse" au piano classique et aux vocalises féminines pellucides, évoque les fastes lyriques de Clare Torry connue pour son travail vocal sur la chanson de Pink Floyd, The Great Gig in the Sky. Les autres titres évoquent le Camel des seventies ("No Time For Fears"), le Genesis de "Duke" ("Asleep") et Minimum Vital ("Quanah Parker"). A noter également les joutes coquines et savoureuses entre les vocalises d’Elisabetta Montino et le synthétiseur comme dans "After The Rain" ou bien accompagnant le jeu aiguisé et précis de guitare électrique dans "Asleep". Enfin le combo propose aussi des morceaux complètement instrumentaux comme "Fight" ainsi qu'un titre bonus initialement enregistré en 1984 par le line up original.
Que de références flatteuses donc pour un opus qui, à défaut d’être un chef d’œuvre, mérite assurément le détour. Ce dernier plaira forcément aux nostalgiques des années 80 même si la qualité d’enregistrement et le mastering employé font plus modernes.