Quand Frontiers annonce la réunion de deux membres de Ten et de Dare, forcément, le sang du fan de Hard Rock mélodique entre en ébullition. Et quand le label précise que le guitariste est Vinny Burns (Dare, Ten, The Ladder, Bob Catley et Asia sur scène), c'est carrément l'implosion artérielle. Voici donc venu, ci-devant vos mines impatientes, le nouveau groupe britannique Three Lions qui nous présente, en cette année 2014, son album éponyme dont la massive pochette, comme le pedigree des musiciens, en impose. Il reste à souhaiter que le contenu soit au diapason.
Ne cherchons pas à faire durer le suspense plus longtemps, cet opus, sans doute aucun, tient ses promesses mélodiques et techniques. Les guitares sont très présentes, Burns y œuvre, au fil des titres, soit comme une dentellière de Calais, soit comme un forgeron du riff. Quant au vocaliste Nigel Bailey (bassiste à ses heures), il nous rappelle avec évidence, toute l'énergie et l'émotion que peut insuffler la voix d'un certain Gary Hughes. De ce fait, et connaissant de surcroit la carte de visite du guitariste et de Greg Morgan (batterie), personne ne sera surpris que Ten et Dare viennent, à tour de rôle et sur chaque titre, nous rendre une petite visite en laissant parfois flotter dans l'air une légère fragrance de Pride Of Lions et de Foreigner.
Les treize morceaux qui composent l'œuvre voyagent dans les contrées calibrées du genre musical ici proposé – alternance de rythmes enlevés, de mid-tempi et de ballades – avec quelques ponctuelles incursions progressistes (l'épic 'Kathmandu' et ses sonorités népaliennes). Toutefois, au cours de ce périple, jamais ne sont égarées les deux armes référentielles du combo : la qualité mélodique émotionnelle et les guitares prépondérantes et appliquées.
Les deux anciens partenaires des premiers pas de Ten et de Dare n'ont donc pas ressorti les couverts pour faire de la figuration. Leurs qualités de compositeurs et d'interprètes, alliées à la découverte de ce sacré talent qu'est Nigel Bailey, pourraient d'ailleurs peut être bien leur permettre de tirer leur épingle du jeu dans l'univers désormais fourmillant des groupes de Hard Mélodique nous invitant à un retour vers les 80's.