Premier album de cette toute jeune formation floridienne composée du vocaliste Todd Plant (plus connu dans le monde de l’AOR avec des groupes tels Millenium et Eyewitness), du multi-instrumentiste Rick Duncan (plus connu comme compositeur et comme producteur) auquel s’ajoute le guitariste claviériste Robert Van Dyne. Ajoutons-y quelques musiciens invités pour compléter le line-up et voila donc Moments Of Clarity prêt à dévoiler tous ses charmes. Un rapide coup d’oeil sur leur site internet nous révèle que leurs influences principales progressives sont à chercher du côté de Kansas, Yes et Spock’s Beard entres autres.
L’influence de Kansas saute aux oreilles dès le premier morceau et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Cryptic Vision a ouvert pour eux récemment. Musicalement, je décrirais Moments Of Clarity comme une œuvre progressive symphonique agrémentée de quelques petites touches « hard rock », et le tout baignant dans des atmosphères AOR/FM. Cela donne un album assez spécial, rappelant de manière surprenante Glass Hammer (Il faut écouter le morceau Grand Design) notamment dans certaines parties vocales mais aussi quelques sonorités de claviers.
Côté mélodie, elle n’est jamais oubliée et l’on se surprend à rapidement fredonner quelques refrains fédérateurs (le côté très FM). En ce sens, la musique de Cryptic Vision est plus accessible que la plupart de ses congénères du progressif. Mais cette accessibilité ne se fait pas au détriment de la durée de vie du disque, voila un point essentiel !
Les morceaux sont donc relativement courts dans l’ensemble, excepté le titre éponyme culminant à plus de 12 minutes, et malgré cette relative variété, il se dégage de ce Moments Of Clarity une unité plutôt surprenante… Surtout quand on sait qu’il ne s’agit que d’un tout premier album. Un mot sur les parties instrumentales qui sont à n’en pas douter le point fort de ce disque. En effet, là où le chant apparaît parfois un peu poussif, instrumentalement on a le droit à la grande classe. Le travail à la guitare mais aussi aux claviers est tout simplement superbe.
Difficile de sortir du lot un titre plus qu’un autre. En fait la seule fausse note que j’ai notée dans cet album revient au morceau « Shock Value ». Celui-ci n’est pas désagréable et même plutôt efficace mais je le trouve un brin trop simpliste et trop formaté. En revanche, « Introspective » le titre instrumental d’ouverture n’est pas là pour amuser la galerie et la suite, même si elle n’est pas toujours d’un tel niveau ne me déçoit guère…
Non, inutile de bouder son plaisir, cette fusion des deux mondes (Prog/AOR) est un régal et ce concept album, une vraie réussite. Les fans de Kansas devraient sans souci l’adopter ! Pour ma part, c’est fait ! J’attends avec impatience le prochain album prévu pour l’année prochaine…