Confirmant sa fougue, Rage propose son quatorzième album, "Ghosts", dès la fin 1999 alors qu'il est en pleine tournée pour promouvoir "XIII". Malgré un planning très chargé, le groupe va trouver le temps d'écrire un des disques les plus marquants de sa discographie. Pourtant rien n'était gagné d'avance puisque la formation explose en cours d'enregistrement. Peavy se retrouve seul après le départ des frères Efthimiadis, de Sven Fischer mais aussi de son arrangeur orchestral Christian Wolff. remplacé au pied levé par Victor Smolski, guitariste russe ultra doué.
Rage nous offre ici son disque le plus personnel mais aussi le plus accessible. Malgré les difficultés pour l'achever, le groupe, accompagné du Lingua Mortis Orchestra, va proposer un disque de haute volée sur lequel l'assemblage avec le classique va se faire dans une osmose parfaite. Concept album sur la mort, l'amour et la résurrection "Ghosts" est un bijou de mélodicité qui emprunte autant au heavy métal qu'à Queen pour le côté grandiloquent et orchestral.
Très homogène le disque se distingue par des chansons axées sur les mélodies. De ' Beginning Of The End' à 'Back In Time' en passant par 'Wash My Sins Away' ou 'More Than A Lifetime', le groupe dévoile une facette que l'on ne lui soupçonnait pas, se faisant charmeur, toujours sombre mais avec une sensibilité à fleur de peau. Les orchestrations se font une place de choix amenant une force épique intense.
Et Rage touche au sublime avec deux ballades, 'Vanished In Haze' et 'Tomorrow's Yesterday, deux perles aux mélodies imparables et aux refrains splendides. Mais le grand vainqueur de ce disque est clairement Peavy, dont le chant n'a jamais été aussi profond, emprunt d'une émotion et d'une subtilité qu'on ne lui connaissait pas.
Avec "Ghosts", Rage signe son disque le plus émouvant, le plus symphonique et aussi le plus travaillé. A présent entouré de nouveaux musiciens, Peavy Wagner va avoir la lourde tache de donner une suite à ce très bel album. Mais ceci est une autre histoire...