En avril 1989, au Complex de Los Angeles, Los Lobotomys enregistre un concert qu'il va éditer en très petite quantité. Trois ans plus tard, et même s'il reste rare, il ressortira avec un autre artwork (plus adapté à son contenu tant cet album est coloré) pour le plus grand bonheur des fans de ces musiciens hors pair. L'opus est composé de neuf titres dont l'arnaque totale qu'est un 'Purple Haze'  long comme trois tours de riff (30 secondes en étant gentil), une reprise bien plus touchante de 'Little Wing' sur laquelle le saxo reprend la ligne de chant d'Hendrix et une autre de Miles Davis nommée 'All Blues' qui doit se révéler l'interprétation la plus colorée de ce monument du Jazz à ce jour.

Orgie de soli de batterie, de guitare, de piano, de basse, de sax et de percu, c'est à un véritable festival musical que nous avons droit ici. Le véloce et alambiqué 'Dismembrement' et son clavier nasillard (cette basse slappée de Will Lee), les latino 'Oozer' et 'Jorainbo' qui nous permettent de retrouver le groove inégalé de Jeff Porcaro sous une avalanche de cuivre (et un solo de percu partagé avec Lenny Castro son ami de Toto) sont sans doute les titres les plus free jazz de cette débauche musicale. 'Lobotomy Stew' est du Lukather pur jus comme on peut en retrouver dans son album Candyman et 'Smell Yourself' (sorte de petit frère de 'Party In Simon's Pants') est sans doute le brulot de cet album, fonçant à tombeau ouvert sur un rythme explosif de Vinnie Colaiuta, laissant encore la part belle au guitariste au sommet de son art. Rien est à jeter ici, pas même un 'Big Bone' tout en guitare également présent dans le Tribute To Jeff qui sortira 7 années plus tard.