7 Ocean est un groupe biélorusse né dans les années 90 de la volonté d'Alexander Eletsky (claviers) dont la musique est un mélange de prog des années 70 et de néo-prog, avec quelques incursions dans le hard rock et, plus curieusement pour un pays issu de l'ex-URSS, d'airs sud-américains.
Dernière production en date, "Diapause" distille au cours de ses dix titres une musique agréable mais sans relief, légère et sans aspérité, mélodieuse, idéale en fond musical mais manquant de caractère et de vigueur. Dans ses titres les plus progressifs, les deux epics que sont 'Song Of Darkness' et 'Song Of The Second Lake' notamment, les tentatives de faire décoller l'auditeur sont souvent vaines, les mélodies étant par trop convenues, sans âme et sans passage lumineux, et la prise de son trop plate. Il s'en dégage une impression de mollesse, de manque de conviction et de charisme. Les "envolées" n'emballent pas la mécanique, les ruptures tombent à plat, bref, la mayonnaise ne prend pas et on se surprend à trouver le temps long.
La prestation du chanteur Sergey Starosotsky renforce assurément cette impression d'absence de vigueur qui persiste tout au long de l'écoute. D'une part, le chant, en russe, écorchera probablement les oreilles de ceux qui sont habitués aux sonorités occidentales. Même si l'on finit par s'habituer à ces résonances exotiques, avouons que les "kata nié boot" (en phonétique) répétitifs de 'Sometime' n'incitent pas à l'empathie. Par ailleurs la voix très légèrement rocailleuse n'est pas exceptionnelle et se révèle un peu fade et techniquement limitée.
Tout n'est cependant pas à jeter et certains passages sont réussis, l'album étant d'ailleurs d'un niveau plus relevé à partir de 'Song Of The Rain'. L'ambiance mi-planante, mi-décontractée, façon musique de film à la Ennio Morricone mâtinée d'odyssée spatiale s'avère plaisante. Le hard rock de 'Second Song Of Darkness' est entrainant et 'Diapause' installe un climat de film noir avec son solo de sax (non crédité). Enfin 'Philosophy Of Nests', en alternant riffs hard à la guitare et arpèges de piano veloutés, s'avère l'un des meilleurs titres de l'album.
Dommage que le reste de "Diapause" ne soit pas à l'avenant. Plombé par un chant irritant et un manque de charisme évident, l'album risque de sembler bien long à ceux qui s'aventureront à l'écouter.