Ceci est leurs corps, ceci est leur sang.

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, entonnez l'hymne magnifiant Akroma pour honorer leur musique. Célébrons ensemble la brutalité primale de cette plongée apocalyptique, cet évangile macabre, ce chemin de croix morbide. Nous avions déjà goûté aux sept péchés capitaux (Sept) puis survécu à la divine colère des plaies d'Égypte (Seth). Forces occultes emplissez-nous ! que l'art sombre d' Akroma investisse notre être. Esprit de Craddle of Filth venez participer au sabbat rituel puisque Arkoma lui fait allégeance dans son œuvre construisant ce black évolutif et symphonique : la transfiguration des sens par la corruption de l'âme..Pour ce dernier repas, la légion mortifère et tout ceux qui ont rallié sa cause, participent à une copulation inouïe entre le black metal et le metal progressif. 

Mes chers fidèles, cette messe glauque est menée à tombeau ouvert par une guitare crasseuse. Elle commémore la noirceur à l'aide d'une légion de riffs mélodiques et techniques. La batterie  est un tambour mortuaire qui écrase le cœur et martèle une profession de foi décalée. La voix est un râle démoniaque aigrelet ; le français l'habille à merveille pour dépeindre un monde sanglant, une image musicale de l'horreur pelliculaire du Seven de David Fincher. Douze autres voix - les incarnations des apôtres - participent à cet opéra infernal de metal extrême. Cette cohorte d'invités prestigieux, dont chacun se taille la part du lion dans son incarnation apostolique, expose l’effroi d'une rage vocale extrême.

L’œuvre est imposante et grisante, chaque instant est un ravissement sonore, une élévation des ouïes qui frise le géniallissime. Ecoutez donc ces alternances majestueuses entre climats éthérées et déluge de violence. Dans ce pandémonium démoniaque, aucune partie ne se distingue d'une autre, tout est lié, comme tout relie ces âmes perdues lancées dans ce macabre destin, écrasées de révélations entrainant leur chute.