Kruk est un groupe polonais qui contrairement à ce que l'on pourrait croire ne fait pas dans le néo-prog mais dans un hard rock puisant ses sources dans les entrailles de Uriah Heep ou encore Led Zeppelin. En attendant un nouvel opus (le quatrième) en 2014, Metal Mind réédite le premier essai paru initialement en 2009 et l’agrémente de 3 titres captés en live – dont la reprise de ‘Knocking At Your Back Door’ de Deep Purple - non dénués d’intérêt tant au niveau des compositions que de la qualité de l’enregistrement.
La production est parfaite captant tous les instruments et les positionnant à leur place sans que l’un ou l’autre ne prenne le dessus. En plus de la traditionnelle 6-cordes et de ses nombreux soli, l’orgue joue un rôle prépondérant en intervenant de nombreuses fois par nappes mais aussi lors de soli se hissant au niveau de nos amis de RPWL (‘Reality (It’s A Foolish Cry)’, ' Paranormal Power Lasts’). A noter un très bel échange guitare/claviers sur ‘Out Of The Body’.
Ne renonçant pas à leurs origines hardeuses, les polonais dégainent fort dès ‘Lady Chameleon’, hard rock endiablé, percutant et concis laissant l’auditeur exsangue. Il y a aussi du Def Leppard en eux lorsque la production étoffe le sujet en portant aux nues la basse et la batterie sur ‘Be A Dream’ dont le refrain se voit magnifié par les chœurs.
Des ballades sont aussi au programme avec, entre autres, ‘Reality (It’s A Foolish Cry)’, une composition qui aurait pu se retrouver sur une galette de Scorpions. Enfin, ‘Dream Just A Dream’, longue plage de plus de huit minutes, apporte ici une teinte progressive que ne renierait pas Iron Maiden. Même si le travail sur les guitares s'avère moins complet que la vierge de fer, l’idée et l’énergie sont bien présentes et contribuent à sa réussite.
"Before he'll kill you" est un disque d’une très grande qualité qui ravira les esgourdes de bon nombre de hardeux avides de retrouver toute la splendeur passée de ce mouvement qui décidément n’en a pas fini de survivre. Un disque à ranger à coté de ses illustres références.
Nota : à signaler que les deux opus qui suivent sont tout aussi recommandables.