C'est à croire que Glenn Hughes prend de la force avec l'âge ! Alors que certains de ses camarades de jeu des 70's lèvent le pied depuis quelques années (quand ils sont encore en service), l'ami Glenn court toujours et plus encore durcit le ton ! Même si la dissolution de Black Country Communion a du lui mettre un genou à terre, le chanteur/bassiste du Purple Mark III reste vaillant et avec son compère Jason Bonham poursuit son retour au Rock avec le tout nouveau California Breed.
En 2013 en effet, alors que Black Country cartonne, Bonamassa quitte le navire laissant le groupe sans guitariste et surtout sans son nom. Peu après rejoint par Sherinian qui intègre son groupe en tournée de façon officielle, le bluesman file deux jolis coups de couteaux à Hughes qui va vite rebondir et embaucher un tout jeune guitariste, Andrew Watt, afin de former un power trio tri-générationnel dont voici le premier méfait studio.
Et ce côté Power Trio justement, associé aux bagages musicaux des messieurs plonge California Breed dans un style finalement assez proche du Black Country, le côté Blues en moins. Certains titres d'ailleurs comme le direct 'The Grey', le répétitif 'Days They Come' ou encore l'épique et explosif 'Invisible' n'auraient pas dépareillé sur un album du BCC. Cet éponyme fleure bon les 70's, mais sans le côté revival puisque Hughes en est le légitime enfant, et une fois encore des noms comme Led Zeppelin (l'introductif 'The Way' et ses choeurs impromptus), The Who (le Folk léger de 'Strong') ou encore Hendrix font écho à nos oreilles.
La guitare de Watt, grasse et crue, colle à merveille à l'ensemble et apporte une énergie Stoner nécessaire à un Hughes hurlant et sautillant tout au long des titres proposés. Et 'Sweat Tea' va élargir la brèche ouverte avec 'The Way' : gros riff, tempo rapide, basse gonflée à l'extrême, cris enragés de Hughes, soli à la AC/DC, California Breed est là pour botter des culs ! Et si certains mettent en avant le style un peu grungy du nouveau venu, il n'explose surtout que sur le californien 'Spit You Out' et le monstrueux 'Invisible', sorte de pot pourri stylistique assez bien foutu. Bonham de son côté brille sur toutes les pistes et se fait magistral sur un 'Midnight Oil' irrésistible et 'All Falls Down', le gros titre de l'album qui se la joue enfant de star, fils de Led Zep et Jimi Hendrix.
Le seul bémol (si c'en est un) que nous pourrions formuler tient dans la longueur de l'album. Trop gourmand comme à son habitude, Hughes nous pousse presque à l'overdose avec pas moins de treize titres au compteur. Sachant que le britannique compte enfoncer le clou en multipliant les albums studio comme à l'époque bénie des 70's, il aurait pu en laisser de côté pour le second album et miser sur la qualité plutôt que la quantité, la seconde partie de l'album se révélant un peu redondante. Mais cela ne nous fera pas bouder notre plaisir et si rien n'est vraiment nouveau sous le soleil de notre soixantenaire, Glenn Hughes continue de ravir ses fans !