Les lorrains de Deafening Silence existent depuis 1997 et ont fait leurs armes avec deux albums en 2003 et 2007. Subissant les remous habituels des changements de line-up, ils ont mis un peu plus de temps pour jeter en pâture ce "Scapegoat Of Ignorance", un album dont le concept se loge dans la première guerre mondiale et plus précisément dans l’histoire de nos poilus.
Le groupe a su tirer parti des qualités de chacun de ses membres avec notamment un Nicolas Griette bien en voix cristallisant en lui tous les éléments vocaux du genre. Des riffs de guitare bien gras sur l’intro de ‘Carved In Stone’, des 6-cordes mélancoliques sur la ballade ‘Farewell’ mais aussi de nombreux soli (‘The Last Stand’) mettent en évidence les deux gratteux qui, eux aussi, assurent un maximum. La section rythmique n’est pas en reste et décoche d’inlassables uppercuts tout au long de l’album (‘Under Siege’ en est un bel exemple).
Les compositions ont la bonne idée de ne pas offrir une ritournelle régulière et la variété présente ici permet à l’auditeur de profiter de nombreuses influences tel Iron Maiden sur la longue suite progressive ‘The Last Stand’ ou Metallica sur ‘Derelection Of Duty’ dont l’introduction lourde et pesante laisse place à des soli percutants. La ballade placée en avant dernière position a quant à elle des relents de Gun’s Roses (‘Knocking on heaven’s door’) tout en extrayant la quintessence de ce célèbre morceau pour ne garder que le meilleur. Pas une copie donc mais une resucée qui tient le haut du pavé.
‘Scapegoat Of Ignorance’ regroupe ainsi une multitude de références admirablement compilées donnant un ensemble cohérent. Combinées à une production de très belle facture, le métal du combo Lorrain mérite que nos lecteurs avides de déchainements électriques y jettent une oreille attentive.