Miroir... miroir
Mekong Delta est
de retour pour un voyage sombre au travers d'un paysage musical
tourmenté. Le violoniste mortifère donne de son instrument maléfique
dans un mélange de thrash (leurs racines), de metal
progressif (le techno-thrash
comme on disait dans le temps) et de
musique classique, le tout emballé dans un écrin cyberpunk
moderne. Le groupe, malgré les changement de personnel, a toujours élaboré des albums techniques de qualité, à la production impeccable et au son puissant.
Après une introduction toute en finesse portée par une guitare acoustique charnue et douce, la formation dévoile toute sa puissance dans un
premier morceau caractérisé par une voix épaisse et puissante (fini le temps des voix éraillées et criardes façon thrash), des
riffs véloces et des interventions solistes efficaces et justes même si elles manquent parfois de mélodicité.
Après une poignée de pistes à l'ambiance d'apocalypse
futuriste, on retrouve le groupe dans ce qu'il sait faire de mieux notamment une
plage instrumentale aux sonorités classiques, parenthèse entre deux instants de violence à peine contenue. Le groupe
termine sur un ultime morceau, "Mutant Messiah", qui reste le meilleur titre de l'opus, une apothéose musicale, un coït terminal duquel émerge un feu d'artifice coloré.
Avec In A Mirror Darkly, Mekong Delta confirme son retour sur le devant de la scène grâce à son savoir faire inégalable. L'album est intéressant et plaisant malgré certaines pistes trop semblables. Cette galette est une offrande sombre, violente et technique à mettre entre toutes les oreilles métalliques.